Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0174

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
164

LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

dans le texte même de l'épitaphe *. Nous voici bien près de l'heure où
le goût grec va triompher, en Phénicie comme dans le reste de
l'Orient, et cependant c'est encore à l'Égypte que ce prince de Sidon
emprunte la couche qu'il a préparée pour son dernier repos.

Au terme de la longue étude qu'il a consacrée aux tombes de Saïda
et des environs, M. Renan avoue que, malgré les peines qu'il a prises
el malgré le zèle de son intelligent et dévoué collaborateur, M. le doc-
teur Gaillarde!, les caveaux qu'il a déblayés et les objets qu'il a
recueillis ne peuvent guère, à de bien rares exceptions près, remonter
au delà des temps de la domination assyrienne ; encore la plupart
d'entre eux seraient-ils plutôt contemporains des Achéménides. Le
cimetière qu'il a si consciencieusement exploré lui paraît bien petit
pour avoir suffi, pendant de longs siècles, aux besoins d'une ville aussi
riche et aussi peuplée que Sidon ; il se demande si ses successeurs
n'ont pas à chercher et à trouver la nécropole primitive, celle des fon-
dateurs de la puissance phénicienne et des hardis navigateurs qui ont
les premiers exploré les mers de l'Occident2.

Dans les environs de Tyr, la déception qu'éprouve le voyageur est
bien plus cruelle encore. Partout, autour de Sour, il y a la trace de
nombreuses excavations funéraires dans les rochers qui dominent
l'étroite bande de plaine baignée par la mer; mais presque partout le
plafond de ces tombes, creusées dans une roche crayeuse trop tendre,
s'est effondré; quand, par hasard, on trouve, au milieu de ces ébou-
lements, une tombe encore entière, on n'y voit ni inscriptions, ni mou-
lures, rien qui assigne une date à ces monuments. Les sarcophages,
les fosses, les fours taillés dans la pierre, tout a été pillé depuis bien
des centaines d'années. Rien de plus vide et de plus nu que ces grottes
désertes et sans mémoire 3.

Le seul monument, dans ce district, qui frappe les yeux et qui
pique la curiosité, c'est celui qui est connu maintenant sous le nom de
Kabr-Hiram ou « tombeau d'Hiram » (fîg. 113). Cette dénomination,
toute récente, n'a aucune valeur; il ne convient pas d'y attacher la
moindre importance, et l'étude du monument ne fournit aucune don-
née qui permette une conjecture vraisemblable sur l'époque où il a été

1. Corpus irise, serait. Pars T, p. 20. M. Clermont-Ganneau croirait volontiers que « le
maître des rois » dont il est question dans l'inscription, celui qui, en récompense des ser-
vices rendus, avait donné à Echmounazar Dora et Joppé, n'est autre qu'Alexandre. Dans
ce cas, le monument ne daterait que des dernières années du ivp siècle.

2. Mission, pp. 503-o04.

3. Ibidem, p. 589.
 
Annotationen