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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0181

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LA TOMBE EN PHÉNIGIE. 171

prisme triangulaire ; elles sont toujours brutes, sans inscription ni des-
sin d'aucune sorte. L'eau suinte à travers le plafond et a rempli les
auges sépulcrales. « Je ne connais rien, dit M. Renan, de plus frap-
pant que ces grottes désolées où le bruit de la goutte d'eau qui tombe
interrompt seul le silence, et où l'œuvre lente des stalactites a recou-
vert les dévastations des siècles. Je recommande vivement ces grottes
à ceux qui cherchent en Orient des inspirations pour les peintures
bibliques. Peu d'endroits sont plus pittoresques. Ce sont là de vrais
tombeaux héroïques comme on en rêve pour les héros d'Homère ou
pour lés géants de la haute antiquité biblique '. »

C'est surtout dans la nécropole giblite que l'on remarque un trait qui
se rencontre aussi sur d'au-
tres points des cimetières de
la Phénicie, mais plus rare-
ment2. Entre-t-on dans un des
caveaux dont nous venons de
parler, presque toujours on
y aperçoit de nombreux trous
ronds percés dans le plafond ;
par endroits ces trous sont
si rapprochés, que l'on serait
tenté de comparer ce plafond
à un crible. Ce sont autant

de soupiraux cylindriques creusés dans le roc qu'ils traversent, souvcnl
sur une assez grande épaisseur, pour aller aboutir à la surface du sol.
La paroi interne de ces conduits est lisse ou marquée de stries horizon-
tales et concentriques; la perforation a élé faite à la tarière. Le dia-
mètre moyen de ces Irous est de 25 centimètres ; il s'élargit et prend
une forme évasée à l'approche de l'air libre.

Au premier moment, lorsqu'on voit ces soupiraux s'ouvrir dans le
plafond des caveaux, on est disposé à croire que c'étaient des tuyaux
d'aération ; mais lorsqu'on se promène au-dessus des rochers, tout
autour de Gebal, on rencontre aussi ces trous dans des endroits mêmes
où l'on ne constate l'existence d'aucun hypogée. L'idée qui se présenta
naturellement à l'esprit des explorateurs, ce fut qu'il pouvait y avoir
là, dans l'épaisseur du massif, de vastes catacombes dont l'entrée aurait
échappé jusqu'ici à leurs recherches ; si cette conjecture était fondée,

1. Renan, Mission, p. 204.

2. ld., ibid., pp. 194-198.
 
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