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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0189

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LES SARCOPHAGES ET LE MOBILIER FUNÉRAIRE. 179

elle a représenté, sur leur couvercle, la tête et le col du mort, en fai-
sant abstraction du reste de la personne. La physionomie très particu-
lière que donne aux caisses à momie l'application de ce principe, nous
la retrouvons clans les sarcophages qui nous occupent, et. en dehors
de l'Egypte, c'est là seulement que nous la rencontrons et que nous la
reconnaissons. Voici un autre fait non moins significatif : en Égypte,
ces boîtes funéraires étaient peintes de vives couleurs ; or nos sarco-
phages, bien qu'en pierre, avaient, eux aussi, été coloriés au pinceau.
Tous ceux qui les ont vus dans les nécropoles mêmes, ou peu de temps
après qu'ils en avaient été retirés, sont unanimes à déclarer que les
traces de couleurs y étaient alors encore très marquées; on a distingué,

■125. — Cuve en pierre peinte, d'après un ancien dessin. D'Orville. Sicula, t, I, pl. R, p. 43.

sur les cheveux, tantôt du bleu foncé et tantôt clu rouge; le rouge per-
sistait aussi sur certaines parties du visage. La cuve d'un sarcophage du
même genre, qui fut découverte près de Palerme, en 1725, était ornée,
sur les côtés, de peintures qui dessinaient des espèces de panneaux
(fig. 125); les substances colorantes teignirent fortement les mains de
ceux qui les premiers touchèrent à ce monument Dans leur neuf, ces
sarcophages ainsi enluminés devaient donc rappeler l'aspect et la
variété de ton des cercueils égyptiens ; peut-être, comme en Egypte, la
dorure, appliquée sur les cheveux et sur les lèvres, jouait-elle son rôle
dans cette décoration polychrome. Ce qui achève de fournir la preuve
que nous cherchons, c'est le rebord saillant par lequel se termine la

i. Renan, Mission, p. 416. De Longpérier, Musée Napoléon III, notice de la pl. XVII.
Dans la nécropole phénicienne de Cagliari, en Sardaigne, où les morts étaient ensevelis
dans des cercueils de bois, on a constaté que les surfaces extérieures de ces caisses pré-
sentaient, au moment où on les découvrait, des traces très apparentes de couleur; sur l'une
d'elles on distingue des bandes rouges, bleues, blanches et vertes (Fr. Elena, Scavi nella
necropoli occidentale di Cagliari, Cagliari, 1868, in-4°, p. 19).
 
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