Perrot, Georges; Chipiez, Charles: Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre (Paris, 1885)

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LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

de près, la ressemblance paraît plus étroite encore avec les ouvrages de
l'art grec. Dans celui même de ces sarcophages que l'on incline à croire
le plus vieux de tous (fîg. 128), les masses ondulées de la chevelure sont
ciselées et les plans du visage sont établis avec une habileté que le
sculpteur n'aurait certainement pas apprise à l'école de l'Assyrie. Si,
comme a tenté de le faire M. Renan, on cherche à classer ces monu-
ments, d'après leur facture, par ordre chronologique, on voit les têtes
y prendre une physionomie de plus en plus hellénique et en même
lemps la forme du couvercle se modifier de plus en plus. Dans celui

129. — Sarcophage de Sidon. Louvre. Dessin de Saint-Elme Gautier.

de ces sarcophages qui paraît le plus moderne, par tout son style et
par l'arrangement des cheveux, la tête rappelle un type que l'on
regarde d'ordinaire comme créé par Lysippe, celui de l'Apollon du
Belvédère (fîg. 129); d'autre part, cette tête, au lieu d'être en quelque
sorte enfoncée et comme perdue dans la masse, se détache presque
en ronde-bosse et la cuve, devenue à peu de chose près rectangulaire
et plate, n'a pour ainsi dire plus aucun des traits caractéristiques du
type primitif. Nous sommes arrivés au dernier terme de la série.

Dans quel espace de temps faut-il chercher à répartir les monu-
ments qui composent cette série ? Nous admettons volontiers qu'ils
nous conduisent jusqu'aux règnes des premiers Séleucides, jusqu'au
troisième siècle avant notre ère ; mais nous ne croyons pas qu'ils
nous permettent de remonter, comme on l'a proposé, jusqu'au temps