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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0198

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188

LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

avons ici une vraie statue couchée (fig. 134). C'est une femme, vêtue
d'une tunique courte, dont les manches s'arrêtent à l'épaule, et d'un
long peplos, qui tombe jusqu'aux pieds ; le bras droit s'allonge le
long du corps et repose sur la cuisse, tandis que le gauche, replié sur
le ventre, lient un alabastron. Sous la draperie, on sent la saillie des
seins; comme dans les figurines en terre cuite, trois boucles de che-
veux pendent sur le col et sur la poitrine. La ligne sinueuse que décrit
le contour de la cuve et le bourrelet saillant qui termine le couvercle
et où s'appuient les pieds suffisent à prouver qu'ici, comme dans les
monuments analogues de la Phénicie, c'est la caisse à momie qui
a été le point de départ et le prototype1. Les deux sarcophages de
Païenne et les fragments cle celui de Sidon doivent donc être
considérés comme appartenant à un même groupe de monuments.
On ne saurait Irop engager les archéologues siciliens à continuer
leurs fouilles sur le territoire phénicien de Solunte ; car des rela-
tions que nous possédons, il résulte que les deux tombeaux ouverts
au dix-septième et au dix-huitième siècle étaient intacts quand on les
découvrit2.

Les sarcophages où la tête, les bras et les pieds sont sculptés, sont-
ils plus anciens que les autres? Nous ne le pensons pas; quoi qu'on
en ait dit, le modelé des parties du corps qui y sont figurées n'a rien
ni d'égyptien ni d'assyrien3. A toutes les époques on fit des sarcophages
anthropoïdes dans les deux systèmes ; ce serait surtout à la forme de
la cuve, plus ou moins éloignée du type originel cle la boîte à momies,
qu'il faut demander un critérium qui permette d'établir un classement
chronologique. Envisagés à ce point de vue, les monuments de ce
second groupe se placeraient vers le milieu de la série que forme
l'ensemble des sarcophages anthropoïdes4. On arrive au même résultat
en s'enquérant de ce qui s'est passé en Egypte. Là, l'indication des

1. Les deux sarcophages ont été gravés d'après des photographies que nous devons
;i l'obligeance de M. Salinas, conservateur du musée de Palerme. Du sarcophage que
représente la figure 133, on n'a retrouvé que le couvercle; la cuve a été restaurée en bois.

2. Renan, Mission, p. 406. D'Orville (Sicula, pl. A) donne une coupe de l'un de ces
tombeaux. On y voit un caveau rectangulaire où l'on descend par un escalier, et où il
y a trois sarcophages, un faisant face à la porte, et les deux autres sur les côtés.

3. De Longpérier avait cru reconnaître que le sarcophage du Mughnret-Abloun se
rattachait par son style aux sculptures assyriennes du règne d'Assournazirpal (Musée
Napoléon III, plancbe XVII). Nous croyons que, pour une fois, ce fin connaisseur s'est
trompé. La ressemblance est grande entre ce monument et les sarcophages de Palerme;
or l'exécution du ceux-ci est telle, que M. d'Ondes Reggio incline à les placer vers le siècle
d'Alexandre.

4. Renan, Mission, p. 419.
 
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