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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0201

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LES SARCOPHAGES ET LE MOBILIER FUNÉRAIRE. 191

bras est postérieure à la forme où la tête seule se dégage et décore
une caisse massive *.

Aucun des sarcophages anthropoïdes ne porte d'inscription, et
cependant jamais surfaces ne furent en apparence mieux préparées
pour en recevoir que ces espaces lisses de la gaine où il semble, au
premier coup d'œil, qu'on se soit interdit tout ornement pour laisser
au graveur un champ libre ; mais on cesse d'être surpris de cette
absence d'épigraphes, si l'on songe que les sarcophages anthropoïdes
de Sidon étaient coloriés sur toute leur surface. S'ils avaient des in-
scriptions, elles étaient peintes comme l'inscription perpendiculaire du
ventre des momies, laquelle contient d'ordinaire le nom de la per-
sonne. Il est nécessaire d'ailleurs de se bien rendre compte de la
notion du tombeau chez les Phéniciens et de l'usage auquel étaient
destinés ces beaux sarcophages muets; c'étaient des cercueils de
marbre, non des tombeaux. Personne ne les voyait. Enterrés dans des
caves profondes, qu'on fermait avec des dalles ou qu'on remplissait de
terre, ils servaient à honorer le mort; les inscriptions y eussent été
presque inutiles. Si le sarcophage d'Echmounazar fait exception, c'est
que ce sarcophage, il ne faut pas l'oublier, n'a pas été trouvé dans un
hypogée ; il n'a d'ailleurs jamais été peint. Déposé dans une fosse
recouverte d'un édicule adossé au rocher de la Mughdrct-Abloun, il
était presque en plein air et peut-être pouvait-il être vu des pas-
sants 2.

Les artistes qui ont ciselé les têtes de nos sarcophages ont-ils fait
ou du moins ont-ils voulu faire des portraits? C'est en étudiant le peu
qui nous reste de la sculpture phénicienne que nous essayerons de
répondre à cette question ; pour le moment il nous suffira de rappeler
que nombre de ces sarcophages étaient en terre cuite. Ceci suppose
une fabrication tout industrielle, au moins pour celles de ces cuves
dont l'argile fournissait la matière ; afin qu'elles fussent d'un usage
économique et courant, il fallait que les masques qui les décoraient
fussent obtenus par voie d'estampage, à l'aide de moules dont chacun
pouvait fournir bien des épreuves \

1. Mariette, Notice du Musée de Boulaq, 2e édition, p. 43.

2. Renan, Mission, pp. 426 427.

3. Parmi les Musées de l'Europe, c'est le Louvre qui, grâce aux missions de MM. G. Rcy
et E. Renan, est le plus riche en sarcophages anthropoïdes; mais il y en a aussi de beaux
exemplaires, qui proviennent de la côte de Syrie, au Musée Britannique et à Constantin
hople (Reinach, Catalogue du Musée impérial d'antiquités de Tchinli Kiosk, 1882, n°21). Ceux
du Musée de New-York ont été trouvés à Cypre.
 
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