Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0203

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES SARCOPHAGES ET LE MOBILIER FUNÉRAIRE. 193

à percer de part en part les ais qui formaient la paroi ; lorsqu'elle les
avait traversés, à grands coups de marteau, on pliait et l'on rabattait
tout ce qui dépassait, sur la face interne de la planche ; on obtenait
ainsi une sorte de rivure *. Ces anneaux, au nombre de quatre ou de
six, servaient à manier le sarcophage; ils jouaient un rôle tout à fait
analogue à celui de ces saillies de marbre que l'on a remarquées dans
la plupart des sarcophages anthropoïdes, saillies qui faisaient fonction
de poignées.

On ne s'était pas contenté de pourvoir ainsi aux nécessités de la
manœuvre de ces lourdes caisses; on avait voulu qu'elles eussent,
elles aussi, leur décoration funéraire, et l'on avait obtenu ce résultat
au moyen d'appliques en métal. Dans les plus soignés tout au moins
de ces cercueils, les anneaux avaient été placés dans la gueule de
masques de lion, en bronze, dont beaucoup ont été ramassés, plus ou
moins oxydés, dans les caveaux sidonicns2; ces masques, comme on
le verra par un échantillon que nous empruntons au Louvre, ont un
assez beau caractère (fig. 137). Ce qui nous permet de rétablir parla
pensée celte disposition, ce sont des sarcophages des temps grecs
et romains, où elle a été imitée dans la pierre (fig. 138). Là, les
masques de lion sont reliés l'un à l'autre par de lourdes guirlandes
serrées de bandelettes. Cet ornement a peut-être eu, comme les
masques, son point de départ et son modèle dans un détail réel; il se
peut qu'au moment des funérailles les anneaux de bronze de ces
bières fussent rattachés l'un h l'autre par des guirlandes de feuilles
et de fleurs qui paraient et cachaient le cercueil que l'on descendait
dans la tombe 3.

On incline à croire que l'usage des cercueils en bois décorés de
ces mufles de bronze remonte à une époque assez ancienne, tout au
moins à celle de la domination perse. Il y a d'abord ce fait que sous
les derniers Séleucides et sous les Romains on reproduisait ce type
dans une matière qui n'était plus celle où il avait pris naissance ; ces

1. Voir la note tirée du Journal des Fouilles de Gaillardot, dans Mission de Phcnicie,
additions et corrections, pp. 86G-7.

2. Le Louvre possède plusieurs de ces masques, provenant des fouilles de M. Perctié
et de celles qui ont été faites sous la direction de M. Renan; il n'y en a pas moins dans

a collection de M. Louis de Clercq; or il faut songer que, pour un exemplaire épargné
par la rouille, il y en a des centaines dont celle-ci n'a laissé survivre que des débris
méconnaissables. M. Renan atteste que la plupart des caveaux de Sidon sont très humides

Mission, p. 867).

3. C'est une ingénieuse et vraisemblable conjecture de Gaillardot (Misdonde Phénicie,
p. 867).

tome ni. 2l>
 
Annotationen