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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0217

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LA TOMBE PHÉNICIENNE HORS DE LA PHÉNICIE. 207

autre peuple et une autre civilisation qui dominaient; dans ce milieu,
les habitudes étaient très différentes. Damas est certainement une des
plus vieilles villes du monde et près d'elle se dresse, avec ses escarpe-
ments rocheux, le Djebel Kasioûm; si cette montagne était en Phônicie,
dans le voisinage d'une cité pareille, les flancs en seraient certaine-
ment tout criblés d'excavations funéraires; or vous n'y voyez pas une
seule tombe creusée clans le roc1. C'est sur la mer que s'ouvraient, si
l'on peut ainsi parler, les portes et les fenêtres des villes phéniciennes;
c'est clone de ce côté, clans les îles de la Méditerranée, qu'il nous faut
chercher des points de comparaison et un surcroît de renseignements.
Cypre nous attirera tout d'abord; c'est sans aucun doute la première
terre que les Phéniciens aient colonisée; pendant de longs siècles ils
s'y sont maintenus en force, au moins clans toute la partie méridionale
de l'île. On doit donc y retrouver leurs tombeaux; toute la difficulté
sera de les distinguer de ceux des Grecs, qui dès un temps très reculé
se sont trouvés là en contact avec les Phéniciens et ont fini par y
tenir la première place. Un double critérium doit nous aider à faire le
départ des deux éléments; nous ne prétendons pas trouver de sépul-
tures phéniciennes ailleurs que clans cette portion de File où la langue,
les cultes et rinfluence des Phéniciens ont gardé la prépondérance,
au moius jusque sous les successeurs d'Alexandre; de plus, nous ne
reconnaîtrons comme phéniciennes que les tombes qui, soit par leur
disposition, soit par les objeîs qui y ont été trouvés, nous rappelleront
celles que nous avons étudiées sur la côte de Syrie et nous révéleront,
par plus d'un indice, la nationalité de leurs propriétaires.

Kition, sur la côte sud, est restée très tard une ville toute syrienne;
c'est ce dont suffiraient à témoigner les nombreux textes phéniciens qui
y ont été recueillis; on en compte jusqu'à soixante-dix-huit qui pro-
viennent du site même ou de la banlieue de Kition, et un certain
nombre-d'entre eux sont funéraires2. D'autre part, faites attention au
nom même que porte la cité moderne qui a succédé à Kition, Larnaca;
l'étymologie la plus vraisemblable qu'on en ait proposée, c'est celle qui
le tire du mot grec Xxpvac;, caisse, coffre ; ta larnaca voudrait dire
« les sarcophages »; on aurait, au moyen âge, pris l'habitude de
dénommer ainsi cette ville à cause du grand nombre de ces auges de
pierre que l'on y voyait gisant sur le sol ou qui en sortaient au premier
coup de pioche. Ces monuments ont presque tous disparu ; c'est que Lar-

\. Observation de Gaîllardol (Rknan, Mission, \>. 3^9).
2. Corpus inscr. semit. Purs 1, nos 10-87.
 
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