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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0234

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LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

aux paires, qui s'y réfugie])l avec leurs troupeaux pour fuir le soleil ou
la pluie ; les plafonds y sont tout noircis par les feux qu'on y allume.
La richesse architecturale de ces monuments, dont les façades étaient
apparentes, a dû d'ailleurs attirer de Donné heure l'attention des
chercheurs de trésors. Pas d'inscription; mais ce qu'on sait de la
célébrité et de l'opulence du sanctuaire cle Paphos suggère une
conjecture très vraisemblable ; on incline à chercher ici la sépulture
des grands-prêtres qui administraient la fortune du temple et auxquels
profitaient l'abondance des visiteurs et les taxes perçues, de manière
ou d'autre, sur la piété de ceux qui venaient sacrifier.

Aucune de ces tombes ne peut être plus ancienne que le cin-
quième siècle; c'est de l'architecture grecque que relèvent les piliers
ainsi que les chapiteaux et l'entablement qui les surmontent ; vous
reconnaissez ici l'ordre dorique, tel qu'il s'est constitué chez les Hel-
lènes; il y a même un trait qui pourrait faire croire que ces tombes
sont postérieures au temps d'Alexandre; l'architrave est moins haute
que la frise, caractère qui ne se rencontre pas d'ordinaire dans les
monuments antérieurs au Parthénon ou contemporains de cet édifice.
Ce qui pourtant permet de faire ici mention de ces tombeaux, c'est
que si, par l'exécution des détails, ils se rapprochent des modèles
classiques, le plan en est très différent de celui que présentent d'or-
dinaire les tombes vraiment grecques. Ces cours, creusées dans le roc,
nous ne les retrouvons ni en Ionie ni sur le continent de la Grèce; au
contraire, si jusqu'à présent on ne les a pas signalées en Phénicie,
les environs de Jérusalem en offrent plusieurs exemples. Là, chez un
peuple proche parent des Phéniciens et qui s'est inspiré de ses leçons,
les caveaux s'ouvrent souvent ainsi sur une cour commune, à ciel
ouvert, comme dans la maison antique, qui est encore celle de Damas
et de toute la Syrie, les chambres donnent toutes sur ce que les
Romains appelaient Y atrium.

Les tombes que nous avons décrites et figurées, celles de Kition,
d'Idalion, de Golgos, d'Amathonte et de Paphos, sont les mieux ou
plutôt les moins mal connues de toutes celles que l'on a jusqu'ici décou-
vertes à Cypre ; ce sont les seules qui pouvaient nous occuper ici,
parce qu'elles appartiennent à la portion de l'île où s'est fait le plus
longtemps et le mieux sentir l'action de la Phénicie. D'ailleurs, dans
la région même où le fond de la population était grec, on retrouve
encore la plupart des types que nous avons décrits. C'est ainsi qu'on
signale, dans les districts du nord et de l'ouest, des tombes en forme
 
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