Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0235

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA TOMBE PHÉNICIENNE HORS DE LA PHÉNIGIE. 225

de four1 ; à Curion, où cette forme de sépulture est très fréquente, on
rencontre aussi des auges creusées dans le sol de l'hypogée ; on ren-
contre des sarcophages qui ont été taillés dans le roc comme la
chambre même dont ils occupent le centre; en y regardant de près,
ou s'aperçoit qu'ils font corps avec la colline où a été ménagée toute
la sépulture 2. En revanche, dans toute la partie du territoire cypriote
où dominait la race grecque, on ne parait pas avoir encore rencontré
ni les sarcophages anthropoïdes, ni ces stèles d'une forme et d'une
composition toute particulière dont nous avons multiplié les exemples.
Une dernière remarque : clans toutes les nécropoles de ce que l'on
peut appeler la Phénicie cypriote, la tombe est aussi muette que dans
les cimetières de la Phénicie continentale. Ces tombes sont riches en
poteries et en objets divers, souvent de grand prix; mais, ni sur la
dalle qui en ferme l'entrée, ni sur les stèles et sur ces sarcophages si
richement décorés, pas un nom, pas une invocation aux dieux infer-
naux; la seule exception que comporte cette règle nous est fournie
par une stèle d'At/iiénau (fig. 54), et le court texte qu'elle porte se
compose de deux mots grecs, écrits d'un côté en caractères cypriotes,
et de l'autre avec l'alphabet qu'employait, partout ailleurs que dans
cette île, la race hellénique.

Faute de documents qui aient un caractère suffisant de précision,
on ne saurait affirmer que, parmi les tombes très anciennes qui ont été
découvertes par Salzmann dans l'île de Rhodes, à Camiros et à Ialysos,
il y en ait qui soient certainement phéniciennes; cependant quelques-
unes de ces tombes rappelaient à l'explorateur qui les a découvertes
les tombeaux égyptiens. Elles se composent, dit-il, « d'un puits carré,
sur une des parois duquel se trouve la porte donnant accès à la cham-
bre sépulcrale ». C'est bien là ce qui caractérise les plus anciennes des
sépultures que nous avons étudiées sur la côte de Syrie. En tous cas,
clans les îles de Malte et de Gaulos, où les Grecs ne se sont jamais éta-
blis, nous sommes sûrs de ne pas être induits en erreur, de ne pas
prendre des sépultures grecques archaïques pour des sépultures phé-
niciennes3. Les tombes de Malte et de Gaulos n'ont pas encore été

1. Cesnola, Cyprus, pp. 226 et 29o.

2. kl, ibid:, p. 295.

3. Le journal manuscrit des fouilles de Salzmann est conservé au Musée Britannique;
mais les indications qu'il contient sont bien sommaires et vagues, à en juger par le
fragment qui en a été publié dans le Bulletin archéologique du Musée Parent (n° 1,
octobre 1867, in-folio, le seul numéro qui ait paru de cette publication). Il n'y a malheu-
reusement pas de figure jointe à l'article de Salzmann intitulé : Une Ville homérique
(Revue archéologique, 2e série, t. IV, p. 467). C'est cet article que nous avons cité (p. 468).

TOME III. 29
 
Annotationen