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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0255

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LE TEMPLE EN PHÉNICIE. 245

avec le sol de la vallée du Nahr-Amrlth, sur laquelle elle s'ouvre par
sou côté nord ; on peut supposer que jadis il y avait là un mur percé
d'une ou de plusieurs portes; quelques blocs se voient encore en place;
mais une haie très serrée d'arbustes a poussé sur les décombres et
oache ce qui peut rester de l'ancienne muraille.

Autour de la cour, sur plusieurs points de la surface des parois, on
distingue, presque symétriquement placées, des cavités peu profondes
creusées dans le roc ; on y avait sans cloute encastré des stèles volives.
Il y a aussi des niches arrondies à leur sommet1. Plus haut on remarque
d'autres cavités plus petites et plus profondes; elles sont carrées; il
semble qu'elles aient été creusées pour recevoir des poutres qui
seraient venues s'y insérer par une de leurs extrémités. Ce qui con-
firme cette conjecture, c'est qu'aux quatre angles de l'enceinte s'éle-
vaient des piliers en forme d'équerre, dont l'amorce seule est visible
aujourd'hui sur le sol. Placés à environ 3ra,50 de la paroi, ces piliers
lapidaires devaient concourir, avec de nombreux et plus légers supports
en bois, à soutenir le toit d'une galerie qui faisait le tour de l'enceinte.
Les poutres qui formaient la couverture de cette espèce de cloître
s'appuyaient, d'un côté sur les piliers d'angle et sur les soutiens
secondaires du portique, de l'autre sur le roc et dans les trous
carrés qui sont encore très visibles à la partie supérieure de la paroi
orientale.

Le Maabed d'Amrith est le seul temple, bâti par la race sémitique,
dont il subsiste, en Syrie même, des restes importants ; il y a tout lieu
de le croire plus ancien que les monuments du même genre dont nous
signalerons les ruines à Cypre, à Gaulos et à Malte. « Nulle part on
ne pénètre si bien dans les habitudes du culte de ces peuples. La dis-
position de l'édifice indique clairement une arche ou tabernacle
analogue à l'arche des Hébreux, destiné à renfermer des objets sacrés,
une sorte de caaba{ avec son haram (enceinte réservée), où l'on grou-
pait tous les objets précieux de la nation. Peut-être des stèles ou
plaques de métal, sur lesquelles on écrivait les lois religieuses, étaient-
elles déposées là... En tout cas, on peut supposer que ces sortes de
cellee s'appelaient, chez les Phéniciens, de même que chez les Hébreux,
théba, a arche », d'autant plus que ce mot paraît, ainsi que l'objet
lui-même, d'origine égyptienne. Ici, comme dans l'arche des Hébreux,

1. Voir la vue pittoresque du fond de la cour, au bas de la planche X, dans l'atlas de
la Mission de Phénicie.

2. Caaba signifie un édifice de forme cubique.
 
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