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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0258

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248

LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

des Hébreux; ainsi, les Giblites avaient un temple portatif, traîné par
deux bœufs, qui devait ressembler tout à fait à l'arche des Hébreux1 ;
c'est d'ailleurs encore une habitude égyptienne que de promener ainsi
les dieux et de les montrer au peuple, installés dans une chapelle por-
tative2. Entre tous, les temples de Byblos devaient être du nombre
de ceux qui, vers la fin du deuxième siècle de notre ère, paraissaient
encore, selon l'auteur du traité De la déesse syrienne, avoir un aspect
très ancien3. Le plus important de tous était celui où se célébraient
les Adonies, ces fêtes d'un caractère mystique et sensuel qui, sous les
successeurs d'Alexandre, devinrent populaires dans tout l'Orient.
Malheureusement, si l'on a peut-être retrouvé quelques pierres ouvrées
et certaines des figures d'animaux et des bas-reliefs qui concouraient
à le décorer4, nous n'en connaissons le plan que par des médailles de
l'époque romaine (fig. 19).

L'ensemble que nous montre la médaille se compose de deux par-
ties distinctes. A gauche il y a une cella, surmontée d'un fronton
triangulaire, que rien ne paraît distinguer de ces temples que Yitruve
appelle in antis; à droite on voit une vaste cour autour de laquelle
règne un portique. Au centre de cette cour, la pierre conique, symbole
de la divinité; elle est entourée d'une balustrade, qui la protège contre
les attouchements indiscrets. La cour est plus élevée que le terrain
qui l'environne, et on y arrive par un large escalier qui conduit aune
colonnade formant propylées en avant de l'enceinte. Le temple latéral
doit être du temps des Séleucides ou même postérieur ; la partie vrai-
ment ancienne et primitive de l'édifice, celle dont l'originalité frappait
le Pseudo-Lucien et justifie son dire, c'est le cloître et son bétyle. On
remarquera que le plan est ici sensiblement le même qu'à Amrith.
Toute la différence, c'est que la galerie s'appuie à un mur construit et
non au roc taillé ; la disposition est d'ailleurs la même ; le cône sacré
remplace la chapelle massive; la barrière qui le défend joue ici le
même rôle que là-bas les quelques pieds d'eau qui couvrent le sol de
la cour. C'est toujours le même principe; mais ici le symbole qui

1. jVypôî... où xai £6avov àvai jxâXa <3tèi<5]j.wv, y.txl vaov ÇuyooopoûfAEVov sv <&oniiCQ. Philon de
Byblos, p. 20 de 1 édition d'Orelli.

2. Histoire de VArt, t. 1. p. 358, fig. 209 et 210.

3. L'auteur de cet opuscule cite en effet le temple d'Aphrodite, à Byblos, parmi
ceux qui lui semblaient avoir ce caractère et être presque aussi anciens que les temples
égyptiens (§ 2-9).

4. Les lions paraissent avoir été très nombreux à Byblos. Voir dans le Corpus inscr.
serait. Pars I, p. 2, ceux qui ont été retrouvés avec la stèle de Iehaw-Melek.
 
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