Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0260

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
-250 LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

auguste vers lequel, de l'Hellespont aux colonnes d'Hercule, se tour
liaient les yeux de tous les hommes de race phénicienne, quand, au
cours de leurs longs voyages et clans les périls de mer, ils invoquaient
ce dieu tout-puissant, ce « roi de la cité » dont la protection n'avait
jamais fait défaut à leur peuple.

Nous ne citerons que pour mémoire une ruine, qui se trouve dans
la banlieue de Siclon (fig. 190). Près du village de Rouméli, il y a des
traces de constructions en bossage et de grosses pierres équarries, qui
attestent l'existence d'un site antique. On remarque surtout un monu-
ment singulier dont les villageois ont fait une étable, en remplissant
avec des moellons les vides que laissaient entre eux les éléments

antiques1. Ces éléments
sont deux clés de pierre
et un linteau qu'ils sup-
portent. Les deux dés,
hauts de 2 mètres, sont
évidés en niche à la face
extérieure, et dans ces
deux niches se détachent
deux sculptures très
frustes et sur lesquelles
aucune conjecture n'est
possible. Quant a la pierre horizontale, longue cle 3m,60, elle rap-
pelle les gorges profondes, surmontées d'une baguette, que l'on
voit sur les monuments égyptiens; la mortaise que l'on aperçoit à la
partie inférieure du bloc (fig. 60) n'a pas d'objet clans la disposition
actuelle des pierres ; nous sommes avertis ainsi que cet entablement
n'occupe plus la place que lui avait assignée le constructeur; ces
fragments ont pourtant leur intérêt. Il est difficile de supposer qu'ils
aient fait partie d'un tombeau ; on ne voit pas quel rôle y auraient
joué ces sculptures des pieds-droits. L'hypothèse la plus vraisemblable,
c'est que ces trois blocs ont appartenu jadis à quelque temple depuis
longtemps détruit; la longue poutre cle pierre y aurait servi soit de
linteau, soit plutôt de corniche. La moulure ayant un caractère tout
égyptien, ce serait là, si nous admettons cette conjecture, une preuve
cle plus que, dans ses édifices religieux comme clans ses tombeaux,
la Phénicie, sans prétendre à l'honneur d'égaler ses modèles, s'était
inspirée des exemples et des leçons cle l'Egypte.
1. Renan, Mission, pp. 507-508.

190. — Ruine voisine de Sidon. Renau, Mission, p. 508.
 
Annotationen