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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0261

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LE TEMPLE EN PHÉNIGIE. 251

Si nous sommes arrivés à nous faire quelque idée du plan des
temples de la Phénicie et du style de leur architecture, nous savons
peu de chose de leur aménagement intérieur et de leur ameublement.
Dans l'inscription de quinze lignes que porte la stèle dont nous avons
reproduit la partie supérieure (fîg. 23), Iehaw-Melek, roi de Byblos,
paraît avoir rappelé les travaux qu'il avait entrepris dans le temple de
« la maîtresse de Gebal », pour se concilier la faveur de la déesse 1 ;
mais malheureusement le texte a beaucoup souffert, et il y a doute sur
la plupart des restitutions qui ont été proposées pour combler les
lacunes. Trois faits seuls paraissent certains. Le premier, c'est qu'il y
avait dans le temple ou dans ses parvis un autel de bronze2. Le second,
c'est que l'or avait été largement employé dans la décoration de l'édi-
fice3. Le troisième enfin, c'est qu'il y avait là un portique et des
colonnes4. Iehaw-Melek se vantait-il d'avoir dressé ces supports, ou
seulement de les avoir restaurés et embellis? Nous ne saurions le dire ;
mais toujours est-il que ces données, les seules qui ressortent claire-
ment d'un texte en fort mauvais état, s'accordent très bien avec les
renseignements que nous possédons d'autre part sur l'architecture
religieuse des Phéniciens. L'autel de bronze nous fait penser à tous les
ouvrages de ce même métal que les fondeurs tyriens, dirigés par
Hiram, le maître de l'œuvre, exécutèrent pour Salomon, et particu-
lièrement à la célèbre mer d'airain; dans le temple de Jérusalem, l'or
brillait aussi partout, soit massif, soit en feuilles minces appliquées
sur les lambris et sur les ornements; à Tyr même, Hérodote n'admi-
rait-il pas, au seuil du temple de Melqart, une grande stèle en or pur5?
Enfin, selon toutes les vraisemblances, le portique dont parle le prince
giblite, c'est celui-là même que représentent les monnaies impériales
de Byblos (fig. 58). Depuis ces siècles éloignés où la tradition repor-
tait l'origine de Byblos jusqu'aux empereurs syriens du troisième
siècle de notre ère, que de fois on a dû réparer, repeindre et redorer
la galerie sous laquelle s'entassaient les pèlerins qui venaient en foule,
chaque année, contempler et adorer la pierre sacrée !

Iehaw-Melek ne nous dit pas quelle était la forme de son autel de
bronze ; on peut se demander si ce n'était pas quelque ouvrage fameux,

1. Corpus inscr. semit. Pars I, d° 1.

2. Ligne 4.

3. Lignes 4 et o.

4. Ligne 6.

5. Hérodote, II, 44.
 
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