Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0264

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
254

LA PHÉNIGIE ET SES DEPENDANCES.

On ne se contentait d'ailleurs pas toujours d'une simple stèle. Les
découvertes qui ont été faites à Gypre dans ces dernières années, ont
fourni les éléments de comparaisons instructives et ont permis de
mieux comprendre le sens et le caractère de certains monuments qui
ont été, à diverses reprises, trouvés sur la côte de Syrie. C'est ainsi
qu'en 1873, dans un petit souterrain situé tout près du Maabed
d'Amrith, parmi les débris de constructions où M. Renan avait reconnu
les dépendances du temple, on a recueilli un assez grand nombre de
débris de statues, dont les têtes étaient séparées des corps. Ces effi-
gies étaient taillées dans le calcaire blanc d'Amrith *. 11 paraît bien y
avoir eu dans le nombre quelques figures de dieux ; dans le seul
torse auquel adhère encore la tête, on reconnaît un Hercule coiffé de
la peau de lion; mais c'est là tout à fait l'exception; le caractère
iconique de la plupart des têtes ne paraît pas douteux ; pas d'attributs
divins ; le visage, la coiffure, tout est d'un simple mortel; ce sont ou
du moins ce voudraient être des portraits.

Ces statuettes ayant été recueillies dans un caveau qui dépendait
certainement du temple, il y a tout lieu de croire qu'elles ont tenu
jadis leur place dans une partie quelconque de cet édifice, et l'hypo-
thèse la plus vraisemblable, c'est qu'elles représentent des person-
nages de distinction, sans doute des princes ou des prêtres qui, en
dressant leur image aux abords du sanctuaire, ont voulu perpétuer
ainsi le témoignage de leur piété. Ce qui confirme cette supposition,
c'est le fait qu'à Cypre, sur l'emplacement des temples de Golgos et
d'Amathonte, on a découvert, en très grande quantité, des statues,
souvent très bien conservées, dont l'attitude ne saurait être interprétée
de deux manières ; c'est tantôt un homme, tantôt une femme qui, le
front ceint d'un voile ou couronné de feuillages, la chevelure et la
barbe divisées en boucles pendantes sur l'épaule ou frisées avec soin,
tend une patère, une colombe, une tleur, une branche d'arbre ou tout
autre objet votif et fait ainsi son offrande à la divinité (fi g. 195 et 196).
Plusieurs inscriptions phéniciennes, trouvées à Cypre sur des piédes-
taux, nous donnent la formule de consécration2; on s'était demandé si
les statues dont il est question dans ces textes représentaient la divinité
à qui elles sont offertes ou la personne même de l'offrant ; la question

\. Les quelques détails que nous avons sur cette trouvaille nous sont fournis par une
lettre de Gailiardot que M. Renan a insérée dans ses Additions et Corrections (Mission de
Phénicie, p. 850).

2. Corpus inscr. serait. I, nos H, 88. 89, 92, 93, 94.
 
Annotationen