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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0268

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L>58

LA PHENICIE ET SES DEPENDANCES.

Dans ces statues nous avons donc les effigies des hommes pieux qui
vinrent successivement s'acquitter de leur vœu devant la divinité ; pour
que celle-ci n'oubliât pas que le fidèle s'était libéré de sa dette, ils ont
dressé leur image devant la face du dieu ; l'image était plus ou moins
grande, plus ou moins soignée, en matière plus ou moins précieuse,
suivant les moyens de celui qui consacrait la statue »

Pour garder ces statues, ces stèles votives et le mobilier même du
temple, pour célébrer, au nom de la cité, les sacrifices publics et
pour guider les fidèles dans la présentation de l'offrande et l'accom-
plissement du rite, il fallait un personnel nombreux et varié. Une
curieuse inscription, récemment découverte à Larnaca, donne des
renseignements succincts, mais authentiques, sur la manière dont ce
personnel était composé2; elle est écrite à l'encre, sur les deux côtés
d'une dalle ; c'est comme un fragment du carnet de comptes d'un
temple phénicien de Kition, qui paraît être le temple d'Astarté. On-y
lit, malgré quelques lacunes, le relevé des dépenses de deux mois, des
sommes qui ont été payées pendant ce temps, soit à divers artisans,
pour travaux de construction et de décoration, soit aux différents fonc-
tionnaires qui faisaient le service du temple. Ceux-ci ne sont pas
rangés par ordre de dignité, clans ces notes qui n'ont que le caractère
d'un mémento ; les plus importants devaient être ces sacrificateurs et
ce maître des scribes que mentionnent d'autres textes ; à côté d'eux
figurent les portiers et les hommes chargés de soigner les voiles du
sanctuaire, des barbiers, qui rasaient les prêtres et auxquels revenait
la charge d'opérer certaines incisions et amputations que comportaient
les cultes asiatiques, des parasites ou gens qui vivaient à la table du
dieu^ des mignons et des chanteuses ; cette mention nous avertit que
le rite des prostitutions sacrées était en honneur ici comme dans tous
les temples de la grande déesse syrienne.

Ce rite, on en relrouve encore la trace dans plusieurs grottes,
façonnées de main d'homme, aux environs de Gebal et de Tyr, que
M. Renan appelle des cavernes à prostitution (fig. 197)3. Au fond, une
niche pour la statue de la déesse; le long des parois, des banquettes
et des sièges taillés dans le roc. Ce qui indique la destination de ces
chambres, ce sont de petits triangles ciselés en grand nombre sur
la roche; on s'accorde à y reconnaître une représentation sommaire

1. Renan, Revue archéologique, 2° série, t. XXXVII, p. 323.

2. Corpus inscr. semit. Pars. I, 86, A et B.

3. Mission de Pkénicie, pp. 648-6o2 et 602.
 
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