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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0273

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LE TEMPLE A GYPRE. 263

le site même de Kition, les principales villes modernes de l'île et ses
forteresses féodales n'ont pas été bâties dans le voisinage de ces
anciens lieux de culte et n'en ont pas exploité les ruines. Si les fouilles
de Cypre avaient été faites, comme celles de Phénicie ont été condui-
tes par M. Renan et par ses collaborateurs, avec les mêmes ressources
et dans le même esprit, on aurait, semble-t-il, eu grande chance de
retrouver des débris importants de ces édifices et tout au moins de
relever le plan de plusieurs d'entre eux. Aujourd'hui même, malgré
tout ce qu'ont bouleversé ou détruit sans retour des explorateurs qui
se sont proposé surtout pour but la recherche et l'invention des objets
de musée, peut-être des fouilles méthodiques, dirigées par un archi-
tecte, donneraient-elles encore de beaux résultats ; il est surprenant
qu'elles n'aient pas encore été entreprises, dans de grandes proportions
et sans ménager la dépense, par le gouvernement britannique, seul
maître aujourd'hui de Cypre, où il interdit toute fouille soit aux indi-
gènes, soit aux étrangers. En attendant, malgré tant de coups de pioche
donnés au bon endroit et tant de terres remuées à grands frais, nous
n'avons encore, sur l'architecture religieuse à Cypre, que de bien
faibles données, que des renseignements bien insuffisants. Kition a
peu donné; des fouilles récentes ont pourtant permis de déterminer
l'emplacement du temple qui a peut-être été le premier que les Phéni-
ciens aient fondé sur celte plage qu'ils ont commencé de si bonne heure
à fréquenter. Il y avait à Larnaca, jusqu'à ces derniers temps, un
monticule connu sous le nom de Bamboula, qui s'élevait tout près de
la ville, sur le bord même du bassin marécageux qui correspondait à
l'ancien port fermé1. En 1880, l'administration anglaise ayant fait nive-
ler la colline pour combler le marais, on y trouva, accumulés sur des
substructions d'édifices, de nombreux fragments d'antiquité, et particu-
lièrement des figurines en terre cuite. Différents indices ont conduit à
penser que sur cette butte s'élevait un temple d'Aslarté, temple d'où
proviennent deux tablettes de marbre, portant des tarifs religieux en
langue phénicienne, qui ont été trouvées dans cet endroit2. C'est à ce
temple que paraissent avoir appartenu des chapiteaux iconiques qui ont
attiré l'attention d'un architecte français, M. Saladin; au cours d'un

1. Voir le plan des environs de Larnaca donné dans le Corpus iriser, semit. Pars 1,
p. 35.

2. Voir F article de M. Renan sur ces inscriptions, dans la Revue archéologique, 2e série,
vol. XLI, 1881, p. 29, et le Corpus inscr. semit. Pars I, p. 92. Cf. Heuzey, Catalogue des figu-
rines, etc., p. 1(58, et Histoire de l'Art, I. III, p. 258.
 
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