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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0276

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266

LA PHEN1CIE ET SES DEPENDANCES.

sanctuaires de l'île, celui de Paphos (fig. 199) ^ Cette représentation,
comme il arrive toujours en pareil cas, est fort abrégée ; c'est qu'elle
était destinée à rappeler aux contemporains un monument qu'ils con-
naissaient, et non à fournir des renseignements aux archéologues de
l'avenir. Pour tirer parti de ces images, il faut s'être rendu compte des
procédés que les graveurs anciens emploient quand ils figurent des
édifices sur une des faces de leurs monnaies; avec quelque habitude,
on arrive, grâce à ces figurations sommaires, sinon à retrouver toutes
les dispositions de l'édifice, tout au moins à bien comprendre celles
que le graveur a prétendu accuser. Nous avons ici une élévation géomé-
trale de la façade, en avant de laquelle s'étend un parvis limité par

une balustrade en demi-cercle. Au fond de cette
cour, porté sur un large stylobatc qui surmonte
un soubassement construit en grandes assises
réglées, se dresse une sorte de pylône, dont les
deux tours sont bien plus étroites et plus élancées
que celles des pylônes égyptiens. A sa partie
supérieure il présente des fenêtres et au rez-
de-chaussée une ample baie, dont le graveur a,
selon toute apparence, volontairement exagéré
l'ouverture, pour faire apercevoir tout au fond
du sanctuaire le simulacre de la divinité, sous
la forme d'une pierre conique où l'on distingue une tête grossièrement
indiquée et des rudiments de bras. Des deux côtés du pylône il y a
un portique beaucoup moins élevé, avec un toit en terrasse. Sur ce
toit et dans le parvis se jouent les colombes sacrées de la déesse.
Entre les colonnes d'angle et le pylône sont indiqués deux objets qui
ressemblent à des candélabres (fig. 81, 82, 83); dans l'espèce de
cuvette par laquelle se termine la haute tige et qui semble ici sur-
montée d'un couvercle, on pouvait soit brûler l'encens, soit faire
flamber la résine pour les illuminations nocturnes2. Enfin, en l'air,

1. Nous avons donné déjà plus haut une image agrandie de cette même pièce (fig. 58);
mais le grandissement a été fait sur un exemplaire qui n'est pas du même coin que la
pièce reproduite ci-contre. D'un exemplaire à l'autre il y a de légères différences qui
tiennent au faire du graveur, mais qui n'empêchent pas d'affirmer que les deux artistes
ont eu le même modèle sous les yeux.

2. Dans plus d'un canton de la Grèce et de l'Asie Mineure, on se sert encore, pour
éclairer les maisons, de petits appareils dont le principe est le même que celui de ces
candélahres. Un plateau de métal est porté sur une tige de bois dont l'extrémité inférieure
est munie d'une pointe qui sert à enfoncer ce pieu dans le sol de terre battue. Sur ce
plateau, on pose et on allume de petits éclats de bois résineux ou Sâot, que l'on renou-

109. — Monnaie cypriote.

D'après Guigniaut,
Religions de l'Antiquité,
[pl. LIV, no 206.
 
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