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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0279

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LE TEMPLE A CYPRE. 269

dont l'une a encore gardé, dans un de ses montants, la trace de ses
gonds; avec ses 5 mètres et plus d'ouverture, elle pouvait livrer pas-
sage à toute une foule. A cette cour spacieuse il fallait des portiques
qui l'entourassent et qui permissent de se mettre à l'abri pendant
les heures chaudes des brûlantes journées d'été ; n'en retrouvât-on
point les vestiges, nous affirmerions encore qu'ils ont existé jadis,
appuyés à la colossale muraille, comme ils régnaient autour du
Maabed d'Amrith, où le roc en garde encore la trace.

Ce qui est plus embarrassant, c'est de savoir ce que renfermait et
ce que représente l'enceinte intérieure. Y verrons-nous les fonda-
tions d'une cella, d'un temple fermé semblable aux temples grecs?
Cette conjecture ne paraît ni la plus conforme aux analogies, ni celle
que justifient le mieux les ruines existantes. 11 y a tout lieu de penser
que, pour l'ensemble de sa disposition, le temple de Paphos ressem-
blait beaucoup à celui de Byblos, bâti par les mômes architectes en
l'honneur de la même divinité; or, dans la vue cavalière du temple
de Byblos que nous offrent les monnaies (fig. 19), le bétyle est, on ne
saurait en douter, debout sous le ciel, au milieu d'une cour péristyle.
Pourquoi n'en aurait-il pas été de même à Paphos, où le climat est
certainement plus sec que sur la côte de Syrie? Deux indices con-
firment cette supposition; c'est, d'une pari, le mot de Tacite sur ces
autels qui, quoique situés en plein air, ne sont jamais mouillés par les
pluies ; on voit ainsi que les cérémonies du culte se célébraient
toutes, non pas sous un toit, mais au dehors et en plein air. Enfin,
ce qui est surtout décisif, les cotes indiquées pour l'enceinte inté-
rieure cadreraient mal avec celles d'un bâtiment clos et couvert.
L'édifice aurait été bien large pour sa longueur; afin d'en soutenir
le plafond, il aurait fallu diviser cet espace en plusieurs nefs ; on se
serait trouvé conduit à multiplier les supports, et les traces de ceux-ci
se retrouveraient, sous forme de bases encore en place ou de chapi-
teaux épars dans les constructions voisines. Au contraire, les dimen-
sions données conviennent parfaitement à une grande cour où se serai!
dressée l'idole, cour qui, elle aussi, aurait été entourée d'une galerie.
Ce serait donc ainsi que nous nous représenterions le temple de
Paphos : au centre, la pierre conique, entourée d'une balustrade
et peut-être abritée sous une sorte de dais ; autour d'elle, un double
pérïbole, comme disaient les Grecs. Le plus petit, sans doute le plus
richement décoré, limitait une cour où les fidèles, selon toute appa-
rence, ne pouvaient pénétrer que sous la conduite des prêtres, après
 
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