Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0288

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
278 LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

donnons, d'après le dernier explorateur, le plan (fi'g. 209) et la vue
perspective (fig. 210). Le bâtiment se composait d'un vestibule (Y) et
d'une chambre couverte (II). Dans le vestibule, des murs en plus petites
pierres (T) continuaient les gros blocs (M) dont est fait le reste de la
construction. Nous ne saurions dire si l'édifice était jadis enterré,
comme il l'est aujourd'hui, ou si c'est l'exhaussement du sol qui l'a
entouré de déblais (G). Quoi qu'il en soit, la chambre était certaine-
ment fermée par une porte dont la feuillure est encore très visible ;
le toit était formé par deux larges quartiers de roc dont le dessous

a été taillé de manière à dessiner une
courbe très surbaissée. Jusque-là, rien
qui ne convienne à une tombe; mais,
en dégageant le sol de cette pièce, on a
trouvé au milieu un bassin circulaire (0),
d'où une source a recommencé de
couler dès qu'elle a été débarrassée
des pierres et de la terre battue qui
en obstruaient le cours; or que faire,
dans une tombe, de cette eau jaillis-
sante ? Qui pourrait citer, dans une
nécropole quelconque, un exemple de
cette disposition? Il est plus naturel de
penser que c'était là une fontaine pu-
blique, mais une fontaine qui avait en
même temps un caractère religieux et sacré. Du port tout voisin les
matelots et les femmes y venaient remplir leurs amphores; on s'y arrê-
tait et on causait, autour du bassin, en jouissant de l'ombre et de la
fraîcheur que donnaient l'étroitesse de la porte et l'épaisseur du toit ;
avant d'en sortir, on adressait son hommage à la divinité bienfaisante
que les Grecs auraient appelée la nymphe de la fontaine, à la force
mystérieuse qui faisait sortir de terre, là où il était le plus utile et le
plus désiré, ce filet d'eau froide et limpide. Aujourd'hui, malgré tant
de siècles écoulés et le changement de religion, le vieil oratoire phé-
nicien est encore, pour les paysans grecs, un lieu de pèlerinage; on
vient y consulter l'oracle, et la Vierge mère du Christ y joue, dans les
superstitions populaires, un rôle qui conviendrait mieux à l'antique
Astarté. « Une veilleuse pleine d'huile et munie d'une mèche est placée
avec quelques allumettes au centre de la petite salle. Quand un amou-
reux veut savoir si sa tendresse est payée de retour, il allume cette
 
Annotationen