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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0296

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286

LA PHÊNICIE ET SES DÉPENDANCES.

assyriologues, à l'époque des Sargonides, c'est-à-dire au septième
siècle avant notre ère. Nombreuses sont les pierres gravées que le
caractère des symboles, du travail et de la monture nous autorise à
attribuer aux Phéniciens. Par leurs sujets qui appartiennent à la
mythologie grecque, par leur style où Ton sent l'influence de Part
grec qui se dégage et s'émancipe de ses modèles orientaux, plusieurs
intailles méritent de compter parmi les plus anciens et les plus curieux
produits de la glyptique grecque. Les bijoux proprement dits sont sou-
vent d'une richesse d'invention, d'un fini et d'une délicatesse de tra-
vail qui étonnent; par leur merveilleuse élégance, quelques-uns d'entre
eux se rangent parmi les chefs-d'œuvre de l'orfèvrerie orientale et
grecque archaïque.

Soit dans ce livre, soit dans les livres suivants, nous aurons l'occa-
sion d'étudier de près plusieurs de ces monuments; mais il importait
de donner, dès maintenant, une idée du nombre, du prix et de la
variété des objets que renfermait ce dépôt. Ce n'était pas pour satisfaire
la curiosité des amateurs ni pour servir de modèles qu'ils avaient élé
placés dans le temple ; mais ils n'en constituaient pas moins par leur
réunion un véritable musée, où les artistes pouvaient venir comparer
le faire des différentes écoles nationales, admirer de beaux ouvrages et
surprendre, en les examinant, le secret des procédés par lesquels ils
avaient été exécutés. Jusqu'ici, pour nous représenter ces trésors des
temples, nous n'avions que 1rs documents qui, gravés sur marbre, nous
ont conservé l'inventaire des objets vol ifs que renfermaient certains des
principaux sanctuaires de la Grèce, ceux par exemple d'Athènes et de
Délos ; toutes succinctes qu'elles fussent, ces listes permettaient déjà
de deviner comment ces collections, quoique formées seulement en vue
d'honorer les dieux, avaient favorisé la culture du goût et les progrès
de l'art; mais, comme on se rend mieux compte de l'effet produit et
des services rendus quand, au lieu de faire effort pour se figurer les
objets d'après un procès-verbal toujours sec et souvent obscur, on a les
objets eux-mêmes sous les yeux, qu'on peut les tenir, les manier et les
peser ! quelle différence, et comme alors on sent plus vivement quel riche
répertoire de formes et de types devait offrir une de ces galeries où les
rois, les républiques et les simples particuliers se faisaient gloire de
déposer ce qu'ils avaient de plus somptueux et de plus beau, où les
voyageurs consacraient ce qu'ils avaient trouvé de plus curieux dans tes
pays lointains, où chaque génération enfin laissait ses œuvres de choix,
sans craindre que de sitôt un caprice de la mode tes fil disparaître !
 
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