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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0303

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LES TEMPLES DE GAULOS ET DE MALTE. 293

rentes Malte s'est donc ainsi trouvée servir d'avant-poste aux maîtres
de l'Orient et de l'Afrique, clans l'effort qu'ils faisaient pour soumettre à
leur ascendant et à leur influence les rivages de la Sicile et de l'Italie.
Au moyen âge, pendant plus de deux siècles, Malte a eu ses mosquées
et ses minarets, du haut desquels la voix du muezzin jetait à tous les
vents la profession de foi du mahométisme; de même, pendant la
période antique, elle avait gardé jusqu'en pleine civilisation gréco-
romaine des temples où tout, architecture, idoles et rites, avait un
caractère oriental et sémitique très franchement accusé.

L'existence de ces temples est attestée par l'épigraphie ; un des
textes phéniciens les plus curieux que le temps ait épargnés men-
tionne la construction et la consécration de trois ou de quatre sanc-
tuaires par le peuple de Gaulos1; l'un d'eux est érigé en l'honneur de
Sadambaal, et un second en l'honneur d'Astarté ; les lacunes du
marbre ont fait disparaître les noms d'une troisième et peut-être d'une
quatrième divinité. Quoi qu'il en soit du nombre des édifices dont il
était question dans ce document, les deux noms de Sadambaal et
d'Astarté suffisent à prouver qu'il ne s'agit pas ici de dieux du pan-
théon hellénique. L'inscription, sans être très ancienne, paraît n'être
pas postérieure à la fin de la troisième guerre punique ; en prenant
une moyenne entre les dates extrêmes qui ont été proposées, on pla-
cerait vers le milieu du troisième siècle avant notre ère la date des
travaux dont elle était destinée à perpétuer le souvenir.

Par une curieuse coïncidence, on a trouvé, sur le sol même de
Gaulos, les ruines de deux édifices dont la destination religieuse ne
saurait être contestée. Cette petite île n'a pas pu renfermer un grand
nombre de temples; il est donc assez naturel de penser que l'on
a là les restes de deux des sanctuaires dont parle le texte que nous
possédons. Peu importe d'ailleurs ; avant même que cette inscription
fût découverte et traduite, on avait déjà reconnu dans ces édifices
d'anciens temples. La seule erreur des premiers explorateurs qui les
avaient signalés et décrits, ç'avait été de prendre au sérieux le nom
que les paysans de l'île donnent à ces ruines, la Gigànteja ou « con-
struction des Géants2 ». On était parti de là pour leur attribuer une

1. Corpus inscr. Semit. Pars I, n° 132.

2. Depuis la fin du siècle dernier, ces ruines ont été plusieurs fois étudiées et dessinées.
On trouvera la liste de ces différents travaux dans Caruana, Rapport on the Phœnician and
Roman antiquities in the groupofthe islands ofMalta,in-8°, Malte, 1882. Ce rapport, rédigé,
sur la demande du gouverneur anglais, par le conservateur de la bibliothèque publique,
donne des détails assez précis sur l'état actuel des monuments. On y voit que, depuis une
 
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