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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0317

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LES TEMPLES DE LA SICILE ET DE CARTE AGE. 307

avons déjà signalés, le même appareil irrégulier et colossal, les mêmes
habitudes de culte en plein air, les mêmes piliers isolés et les mêmes
autels, enfin à la place d'honneur le même symbole, le cône sacré.
Les ressemblances sont frappantes ; quant à la différence, c'est à peu
près celle qu'il y aurait aujourd'hui entre une église de village et la
cathédrale d'une grande ville. Malgré les avantages de sa situation,
Malte est trop exiguë pour être jamais devenue, dans l'antiquité surtout,
un centre de population important. Dans la belle saison, quand les
navires de commerce ou les escadres de guerre venaient relâcher dans
les ports de l'Archipel, tout s'animait, il y avait un peu de mouvement
et de vie; capitaines et matelots, échappés au péril de la mer, allaient
remercier Melqart, Echmoun et Astarté ; ils leur portaient des offrandes
qui avaient parfois leur prix, comme les deux cippes où se lisent les
noms d'Abdosir et d'Osirsamar1 ; mais le nombre et la richesse même
des dons faits aux sanctuaires de l'île par des passants n'enlevaient pas à
ces temples leur caractère d'édifices provinciaux et rustiques, construits
et décorés par une toute petite communauté de paysans, de pêcheurs
et de marchands. Ce qui manquait à ces insulaires, c'était moins les
ressources matérielles que le raffinement du goût ; ils avaient à discré-
tion une pierre excellente, qu'aujourd'hui même on porte et l'on
emploie beaucoup à Tunis ; mais ils n'avaient pas, pour apprendre à la
ciseler, ces modèles et ces leçons que fournissaient en abondance aux
architectes et aux sculpteurs des temples de Cypre le voisinage de
l'Egypte, de la Syrie et des cités grecques.

§ 4. — LES TEMPLES DE LA SICILE ET DE CARTHAGE

Tandis que, par un hasard singulier, Malte et Gaulos nous ont con-
servé plusieurs temples phéniciens où se laissent encore reconnaître la
disposition générale de l'édifice et plusieurs des accessoires du culte,
il ne subsiste rien des sanctuaires, bien plus importants et plus riche-
ment décorés, que les Syriens et surtout les Carthaginois avaient érigés
dans les villes qu'ils fondèrent en Sicile et dont ils restèrent maîtres
jusqu'à la tin de la première guerre punique. L'existence n'en est

celle même forme. Une peinture de Pompéi représenle un édicule semi-circulaire au cen-
tre duquel se dresse une grande pierre conique (Roux, Hercutanum et Pompéi, 5e série,
l. III, pp. 16-22 et pl. VII).

1. Corpus inscr. Semit. Pars I, nos 122 et 122 bis.
 
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