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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0318

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308

LA PHENIGIE ET SES DÉPENDANCES.

attestée que par maints textes des auteurs anciens et par quelques
stèles votives qui sont les derniers débris des offrandes qu'y avait accu-
mulées la piété de nombreuses générations. Tout a péri de ce fameux
temple où l'on adorait Astarté sous le vocable d'Erek-Hayim, mot à
mot « longue vie », c'est-à-dire comme la déesse « qui donne une lon-
gue vie », d'où le nom d'Eryx, que la ville a reçu chez les Grecs de
Sicile et sous lequel elle est connue des écrivains classiques. Tout ce
que l'on sait, c'est qu'il se dressait à la cime même de la montagne,
dans l'intérieur de la puissante enceinte qui en couronnait les pentes
abruptes et qui en défendait le sommet (fig. 34). De tant de monuments
qu'il devait renfermer, le seul qui ait survécu, c'est une stèle dont l'in-
scription paraît avoir trait à quelque construction ou réparation exécutée
dans le temple par un certain Imilcon, fils de Baaljaton1.

Lilybée, qu'a remplacé Marsala, paraît avoir eu un temple d'Ham-
mon ; c'est ce que l'on peut inférer d'une curieuse stèle qui y a été tout
récemment découverte (fig. 232) 2. On y lit une courte dédicace signée
par un personnage appelé Hannon, fils d'Adonbaal; mais ce qui fait le
véritable intérêt du monument, c'est le bas-relief qui en occupe la par-
lie supérieure. Dans le milieu du champ, un de ces candélabres ou
pyrées dont nous avons déjà donné des exemples empruntés aux stèles
de Carthage (fig. 82 et 83); à gauche le cône sacré, qui, comme sur
les monnaies de certaines villes d'Asie, est représenté ici avec des bras
et avec une tête; un caducée est placé près de ce symbole. A droite,
un homme dans l'attitude de l'adoration. 11 est vêtu d'une robe qui
lui tombe jusqu'aux pieds et qu'une ceinture serre aux reins; il a sur
la tête un bonnet pointu. Cette sculpture n'a aucune valeur d'art;
mais elle a le mérite de nous donner une idée très nette du costume
phénicien, costume qui rappelle tout à fait celui que portent, dans les
échelles du Levant, ceux des marchands arméniens, grecs ou syriens
qui n'ont pas encore adopté le vêtement européen3.

Plusieurs textes votifs, recueillis en Sardaigne, permettent d'inférer
que celte île eut aussi ses sanctuaires phéniciens4 ; on y lit les noms du
BaalSamaïm ou « Baal des cieux », à'Astarté Erek-Hayim, &Echmoun,

1. Corpus inscr. Semit. Pars I, n° 135. Le texte de l'inscription est malheureusement
perdu depuis deux siècles, et on n'en possède que deux anciennes copies qui laissent
beaucoup à désirer.

2. Corpus inscr. Semit. Ibid., n» 138.

3. Cf. forant de la stèle carthaginoise publiée plus haut (fig. 13) et une stèle du Louvre
que nous donnerons plus loin.

4. Corpus, Pars !, n°? 139, 140, 141, 143, 147. 148, 149, loi.
 
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