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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0325

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DES CARACTERES GENERAUX DU TEMPLE PHENICIEN. 313

avec soin jusque dans les plus petits détails, elles n'ont pas gardé la
trace de telles des dispositions que nous tiendrons le plus à connaître.
A Cypre, les bâtiments s'étaient mieux conservés; peut-être auraient-ils
pu, quand ils sont sortis de terre, fournir à l'architecte tous les élé-
ments d'une restauration ; ce qui a fait défaut, c'est la diligence et la
compétence de l'observateur. Ailleurs enfin, si, comme à Gaulos et à
Malle, le plan se lit très clairement sur le sol, on se trouve en présence
d'édifices de second ou de troisième ordre, qui ne peuvent prétendre
à l'honneur de passer pour les vrais représentants de l'architecture
nationale.

Cependant, malgré Fin suffisance de ces données, quelques traits
se dégagent avec assez de netteté pour que l'historien puisse se faire
une idée des caractères propres du temple phénicien ou, pour mieux
dire, du temple sémitique. Une différence capitale le distingue du
type qui nous est le plus familier, du temple grec ou romain : c'est
qu'il accorde une bien moindre importance à la chambre qui contient
l'image ou le symbole du dieu, à ce que l'on appelle communément la
cella. Ce qui le constitue, c'est une grande cour ou, si on l'aime mieux,
une grande salle découverte, au centre ou à l'une des extrémités de
laquelle se dresse, parfois sur une sorte d'estrade, un tabernacle qui
abrite ou un édicule qui renferme l'emblème mystique de la puissance
divine. En Grèce, l'effort de l'architecte se portera de préférence sur
la cella, considérée comme la maison même où le dieu réside, repré-
senté par une statue qui souvent est colossale; ici le symbole, qui
d'ordinaire est de dimension assez médiocre, ne prend pas beaucoup
de place; ce qui occupe le plus d'espace, c'est le péribole, c'est la cour
avec le portique qui l'entoure, portique qui, dans les édifices où le
constructeur n'a pas été retenu par des raisons d'économie, comporte
une belle ordonnance et une riche décoration.

Aujourd'hui encore, la race sémitique possède des édifices reli-
gieux dont la disposition générale est à peu de chose près celle que
nous venons de décrire. Il y a d'abord les vieilles mosquées du Caire,
celles d'Amrou et celle de Touloun, grandes cours rectangulaires bor-
dées sur toutes leurs faces d'un ou de plusieurs rangs de colonnes; ce
qui manque pour que la ressemblance soit parfaite, c'est l'idole; il a
été supprimé par l'islamisme; du vieux temple sémitique, il ne reste
plus que le péribole. Veut-on retrouver le type complet, il faut aller
jusqu'à la Mecque et entrer dans la Caaba (fig. 236); le triomphe même
du Coran n'a pas pu en chasser le bétyle primitif, la pierre noire, qui,
 
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