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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0326

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LA PHENIGIE ET SES DEPENDANCES.

dressée dans l'enceinte, recevait depuis bien des siècles l'hommage des
tribus arabes1.

Le sacrifice offert sur les hauts lieux, le cour ban, tel qu'on le pra-
tique encore, au moment du pèlerinage, près de la Mecque, a été la
forme la plus ancienne du culte de ces peuples; au début, leur temple
n'a été qu'une aire de terre battue ou de roc aplani, sur le sommet
d'une colline ou d'une montagne, une aire entourée de grands arbres,
sur laquelle on construisait l'autel où seraient brûlées les chairs de la
victime. Quand la Phénicie se civilisa et que ses idées religieuses se
compliquèrent, ce fut à l'Egypte qu'elle emprunta le tabernacle destiné
à loger le fétiche ou l'idole; elle apprit de l'architecte égyptien à
placer ce sanctuaire au milieu du terrain consacré, du hafam, et elle
en imita jusqu'à la disposition et au décor. Par ce trait, le temple
phénicien se rattache au temple égyptien ; mais il ne semble pas eu
avoir été jamais une copie servile et littérale ; il a toujours gardé le
goûl du plein air; il ne s'est pas caché, comme les édifices de Louqsor
et de Karnak, derrière l'épaisse barrière d'une haute muraille; il n'a
pas multiplié, en arrière et surtout en avant du sanctuaire, les pièces
closes et couvertes, imparfaitement éclairées d'un jour crépusculaire.
Moins peut-être par impuissance que par l'effet des habitudes prises, il
a remplacé les salles hypostyles par des cours spacieuses, entourées de
galeries soutenues par de longues cotonnades.

Malgré sa simplicité, ce type d'édifice religieux a sa grandeur et sa
noblesse; ce fut lui qui s'offrit avant tout autre aux regards et à l'admi-
ration de cette partie de la race grecque qui la première s'engagea
dans les voies de la civilisation ; les Éoliens et les Ioniens le trouvèrent
en Syrie, en Gilicie, à Gypre et dans les autres îles où ils entrèrent
en contact avec les Phéniciens et où ils finirent par prendre leur place.
Ils commencèrent par imiter ces modèles, et ils en gardèrent toujours
quelque chose, alors même que, plus tard, par leur propre génie, ils
eurent créé tout un nouveau système d'architecture religieuse. Ainsi
s'explique une particularité qui n'a pas été assez remarquée : le péri-
bole a beaucoup plus d'importance dans les temples grecs de l'Asie que

1. La vue que nous donnons de la Caaba a été dessinée par M. Tomaszkiewicz d'après
une photographie du colonel Sadik-bey dont nous devons la communication à l'obli-
geance de M. G. Schlumberger. On ne voit pas la pierre noire ; c'est un "caillou de basalte,
qui, enchâssé dans une plaque d'argent, est encastré à l'un des angles de la Caaba ou
Beit ullah (maison de Dieu). La Caaba est cette tour quadrangulaire, haute de Ilm,10, qui
occupe le milieu du champ, revêtue d'une étoffe noire que l'on appelle le tob-el-Caaba
(chemise de la Caaba). Voir à ce sujet Ali bey ben Abbassi, Voyage, t. II, pp. 348-331.
 
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