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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0329

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DES CARACTÈRES GÉNÉRAUX DU TEMPLE PHÉNICIEN. 319

dans ceux de l'Europe. C'est seulement dans les temples asiatiques
tels que ceux de Magnésie du Méandre, d'Éphèse, de Milet, et de
Samos, que l'on rencontre de vastes périboles richement décorés et
destinés h abriter une foule nombreuse. Rien de pareil au Parthénon,
à Égine ou à Phigalie. Que les Ioniens se soient inspirés directement
du type oriental, ou, comme on Fa supposé pour Éphèse, qu'ils se
soient emparés d'un temple bâti par le peuple qui les avait précédés
sur cette côte et qu'ils en aient adopté la divinité et le culte, peu
importe 1 ; tou jours est-il que, dans le plan de certains édifices reli-
gieux appartenant à cette contrée, on relève encore, au temps même
du plein développement de l'art grec, des traces sensibles de l'influence
et des emprunts que nous avons signalés. La ressemblance n'était d'ail-
leurs pas seulement dans la disposition de l'édifice. L'Artémis d'Éphèse
était la sœur de l'Astarté phénicienne, la même déesse-nature sous
un autre nom-. Les deux conceptions étant presque identiques, est-il
étonnant que les deux cultes aient eu bien des points de ressemblance
et qu'à cette similitude des rites et des habitudes religieuses corres-
pondissent certains rapports de la disposition architectonique?

Au point de vue de Fart les temples phéniciens paraissent bien
inférieurs soit à ceux de l'Egypte, soit à ceux de la Grèce ; cependant,
lorsqu'on réfléchit à tout ce qu'avait su grouper et réunir dans ces
enceintes le génie pratique d'un peuple industrieux, riche et ami
du luxe, on comprend ce que durent sentir les ancêlres des Grecs,
encore à demi barbares, lorsqu'ils pénétrèrent dans les temples d'Idalie,
de Golgos et d'Amathonte, de Paphos et de Cythère, lorsqu'ils com-
mencèrent à fréquenter les sanctuaires du même genre que les Phé-
niciens avaient consacrés à la grande déesse orientale dans beaucoup
d'autres îles et même sur quelques points de la péninsule hellénique,
là par exemple où s'élevèrent plus tard Thèbes et Gorinthe. Ces visi-
teurs furent émus et charmés; plusieurs siècles après, leur poésie, par
les surnoms qu'elle donne à la blonde Aphrodite, témoigne de la pro-
fondeur et de la vivacité des impressions jadis éprouvées au seuil de
ces sanctuaires.

Engel, dans l'ouvrage qu'il consacrait à Cypre avant les découvertes

1. Voir à ce sujet l'ingénieuse et savante étude de E. Curtius, intitulée Beitrxge zur
Geschichte and Topographie Kleinasiens (Ephesos, Pergamon, Smyrna, Sardes) in Verbindung
mit den Herrn Major Regely, Baurath Adler, Dr Hirschfeld und Dr Gelzer. In-4°, 7 plan-
ches, 1872, Dummler. (Extrait des Mémoires de l'Académie de Berlin.)

2. Voir la dissertation d'Ernest Curtius, intitulée Die Griechische Gôtterlehre von
geschichtlichem Standpunct. ln-8°, 1875 (Extrait du t. XXXVI des Preussische lahrbûcher).
 
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