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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0333

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CHAPITRE Y

L'ARCHITECTURE CIVILE

§ I . — LES MURS D'ENCEINTE

Les Phéniciens avaient peu d'imagination. Leur esprit n'échappait
sans doute pas aux terreurs de la mort ; il s'était posé, il avait résolu
à sa façon le problème de la destinée humaine; leur religion, une
religion toute chargée de rites et de pratiques cérémonielles, tenait une
certaine place dans leur vie, et ils cherchaient à se mettre en règle
avec la divinité par des sacrifices dont le plus méritoire était celui de
la vie des enfants premiers-nés. L'homme pieux avait à cœur que ce
compte, comme celui de ses écritures commerciales, se soldât eu sa
faveur; mais, quand il croyait avoir obtenu ce résultat, il ne se tour-
mentait pas de rêveries mystiques. A Garthage comme à Tyr, on ne
perdait pas son temps à spéculer sur l'origine et sur la fin des choses;
la pensée s'occupait moins de la vie future que de la vie présente ; dans
celle-ci, ce que poursuivait le génie phénicien, ce qui tendait tous les
ressorts de sa prodigieuse activité, c'était moins la recherche du grand
et du beau que celle de l'utile et du bien-être. Telle étant l'humeur de
ce peuple, l'effort principal de ses constructeurs devait porter sur les
travaux qui avaient pour objet de fournir à ses navires des ports spa-
cieux, avec d'amples quais de débarquement, d'entourer de murailles
les villes où s'exerçait son industrie, enfin de construire des habita-
lions bien disposées et commodes. Les ingénieurs, comme nous
dirions aujourd'hui, avaient, ce semble, plus à faire en Phénicie
que les architectes ; mais il ne subsiste que de bien faibles traces des
ouvrages considérables qui ont été exécutés soit en Syrie, soit dans
l'Afrique phénicienne, par ce que nous appellerions le génie militaire
et civil.

La sépulture étant souterraine, le roc où elle était creusée en a
 
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