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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0334

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324 LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

gardé dans ses lianes tout au moins le cadre ; celui-ci est plus ou moins
endommagé par l'action du temps et par la main des hommes ; cepen-
dant il n'en laisse pas moins reconnaître encore les lignes maîtresses.
Les plus célèbres des temples ont disparu parfois jusqu'à la dernière
pierre; mais c'étaient des centres nationaux et religieux trop impor-
tants pour que les écrivains de l'antiquité ne nous en indiquent pas,
de manière ou d'autre, le plan et les dispositions principales; l'image
de ces édifices s'est aussi conservée sur les médailles, où, toute som-
maire qu'elle soit, elle permet de deviner les traits caractéristiques
du modèle. Nous ne disposons pas des mêmes ressources quand
nous cherchons à nous représenter clans son ensemble l'œuvre
variée et puissante que les Phéniciens ont accomplie en vue d'as-
surer la sécurité de leurs villes, d'en rendre le séjour agréable et
d'y développer la richesse. Les constructions entreprises à cette fin
ont été exposées aux mêmes chances de destruction que le temple ;
d'ailleurs, malgré les services qu'elles rendaient, elles n'avaient point,
aux yeux des contemporains, une aussi haute valeur que les édifices
religieux; les auteurs ne les ont donc le plus souvent mentionnées
qu'en passant, par voie d'allusion, et il est rare que des vestiges appa-
rents, que des ruines d'une certaine importance suppléent au silence
ou à l'insuffisance des textes et à l'absence de toute représentation
figurée.

Les villes phéniciennes étaient toutes fortifiées. Si, pendant bien
des siècles, les Phéniciens furent maîtres de la mer, dans les parages
de la Syrie, on n'en avait pas moins vu les Philistins, par un hardi
coup de main, surprendre et piller Sidon; ce désastre, qui commença la
fortune de Tyr, avait servi de leçon; il avait prouvé que les ports et les
quais devaient être, eux aussi, protégés par des défenses efficaces.
Ces défenses étaient encore bien plus nécessaires du côté de la terre ;
les conquérants égyptiens et assyriens, chaldéens, perses et grecs ne
pouvaient manquer d'être tentés par les richesses que l'industrie et le
commerce avaient accumulées dans les cités du littoral syrien. Toutes
ces villes n'avaient pas la situation insulaire d'Arad et de Tyr. Celles
qui, comme Béryte, Sidon et tant d'autres, tenaient au continent, se
sentaient les plus exposées; mais Tyr même, on le vit bien par l'en-
treprise et parle succès d'Alexandre, n'était pas à l'abri de toute atta-
que; ces vainqueurs de l'Asie disposaient d'énormes armées et de bras
dont nul ne savait le compte ; ils pouvaient avoir l'idée de combler
l'étroit bras de mer qui séparait l'île des rivages voisins. Les villes de
 
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