Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0336

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
320

LA PHENIGIE ET SES DEPENDANCES.

chemin de ronde qui régnait le long de la courtine ; c'est ce qui ressort
du récit que fait Arrien de l'assaut où succomba l'indépendance de
Tyr C'est la disposition que nous avons signalée en Assyrie, à
Khorsabad 2.

Les enceintes de Sidon et d'Arad, dont il subsiste, par endroits,
des débris vraiment imposants , n'ont pas laissé de souvenirs dans
l'histoire; elles n'ont pas eu l'honneur de tenir en échec, pendant tout
un hiver, le vainqueur d'Issus et d'Arbèles. C'est aussi à propos de
Tyr qu'on nous fait remarquer combien les Phéniciens étaient habiles
à construire et à employer les machines de guerre. Pendant ce siège
mémorable, leurs ingénieurs luttèrent à armes égales contre ceux que
possédait l'armée macédonienne et qui avaient fait leur réputation dans
les campagnes de Philippe, devant Périnthe et Byzance 3 ; ce fut, de
part et d'autre, la même adresse à mettre en oeuvre tous les moyens
d'attaque et de défense alors connus et à inventer des procédés nou-
veaux, quand un adversaire tel qu'Alexandre, pour atteindre son but,
tentait une entreprise aussi inattendue et aussi difficile que la con-
struction de sa fameuse digue4. A cet égard, le siège de Tyr fut comme
la préface de ce célèbre siège de Rhodes dans lequel, vingt-huit ans
plus tard, Démétrius Poliorcète gagna son glorieux surnom.

Pour trouver une forteresse dont les remparts n'aient pas été
remaniés et reconstruits par les Francs établis en Syrie au temps des
croisades, il faut quitter les parties de la Phénicie où la vie a toujours
été le plus active et, par suite, le plus destructrice; il faut remonter
vers le nord, vers le district qui formait autrefois le domaine des Arva-
dites. Les invasions n'ont guère passé par là; dans le voisinage des
ruines, pas de villes comme Beyrouth et Saïda, Sour et Saint-Jean-
d'Acre; aussi, nous l'avons vu par la tombe, l'antiquité s'est-elle mieux
conservée sur plusieurs points de cette région que dans les cantons
situés à l'ouest et au sud du Liban. Vers l'extrémité septentrionale du
territoire qui jadis dépendait d'Arad, il y a, près du petit village de Banîas,
une enceinte de ville qui est encore presque tout entière debout H.
Située à quelque distance des chemins battus, elle n'avait pas, jusqu'à

[. Arrien, Anabase, II, xxm, 6.

2. Histoire de l'Art, t. II, pp. 424-425 et pl. V.

3. Sur les ingénieurs macédoniens de l'école de Polyidès, voir Droyskn, Histoire de
l'Hellénisme, traduction Bouché-Leclercq, t. I, p. 291, note 1.

4. Diodore, XVII, xli, 3; xliii, 1.

5. Strabon place Balanée dans ce qu'il appelle « le rivage soumis aux Aradiens »,
tf] Ttiv 'ApaSîwv 7rapa)vi'a (XVI, ii, 12).
 
Annotationen