Perrot, Georges; Chipiez, Charles: Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre (Paris, 1885)

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LA PHENICIE ET SES DÉPENDANCES.

Au-dessus du torrent, le rocher offre partout un précipice inaccessible.
Pour fermer la presqu'île et mettre la place à l'abri de toute attaque,
il a donc suffi de fortifier un seul de ces trois côtés, celui qui regarde le
plateau; le travail de construction a pu être ainsi réduit au minimum.

La muraille a, non compris les saillants, environ 600 mètres de
développement. A ses deux extrémités elle vient prendre pied sur le
précipice même par une sorte de crochet en retour, qui est particuliè-
rement marqué sur la face est. La fortification est coupée en trois points
par des baies larges de 8 à 10 mètres. D'ailleurs aucune trace de pieds-
droits ni de linteaux; le passage devait être clos par des barrières en

238. — Le mur de Banias.

bois, où étaient insérées des portes à lourds battants de chêne ou de
cèdre, garnis de puissantes ferrures. A gauche de la porte du nord-
ouest, le saillant du mur, avec sa triple face, mérite presque le nom
détour. Ailleurs le tracé est plus simple; on n'a que des redans en
pointe ; mais partout est visible la préoccupation à laquelle a obéi le
constructeur; il a voulu contraindre l'ennemi qui tenterait de forcer
l'entrée à défiler, comme nous dirions, sous le feu des assiégés. En
outre, on remarque, entre les différentes portes, une série de sail-
lants et de rentrants à angles plus ou moins ouverts. Ces saillants pou-
vaient servir à se flanquer les uns les autres ; mais ils paraissent avoir
été motivés ici surtout par le désir de mettre à profit la configuration
du sol. Celui-ci, grâce à ces détours que fait le mur, se trouve partout,
sauf vers la porte nord-est, plus élevé à l'intérieur qu'à l'extérieur de
l'eneeinte; le rempart n'est pas dominé par les terrains environnants.