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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0340

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LA PHÉNICIE ET SES DEPENDANCES.

vraiment un sens en histoire que si l'on convient de désigner ainsi les
pères des Hellènes et des Italiotes, les plus anciennes et les premières
établies en Europe de ces tribus dont les descendants ont plus tard
parlé grec et latin; mais est-il un texte duquel on puisse inférer
que l'une de ces peuplades aryennes ait habité la côte de Syrie,
qu'elle y ait séjourné de manière à y bâtir des villes fortifiées? Rien
n'indique même que, dans leurs migrations, ces Pélages aient jamais,
ne fût-ce qu'en passant, visité et traversé cette contrée. Au contraire,
rien de plus naturel que de chercher ici une forteresse phénicienne,
celle peut-être qui couvrait, vers le nord, ce royaume arvadite dont
les limites s'étendaient à l'est jusqu'à l'Orontc et au sud jusqu'à
Orthosia. Banias n'est qu'à 10 lieues d'Antarados et l'on a signalé des
traces certaines des religions phéniciennes bien plus loin encore, dans
relie direction, par exemple sur le mont Casios, qui se dresse près de
l'embouchure de l'Oronte.

11 n'y a d'ailleurs rien, dans le caractère de cet appareil, qui soit
en désaccord avec l'idée que nous avons pu nous faire des habitudes
du constructeur phénicien. Les blocs sont ici d'un moins fort échan-
tillon qu'à Ruad; mais le mur a pourtant, dans l'ensemble, la même
physionomie : même superposition des joints, même tendance à l'hori-
zontalité des assises.

Ni à Kit ion , ni dans aucune autre des villes cyprio tes qui ont la
même origine, on n'a encore signalé d'enceinte qui soit bien con-
servée et que nous ayons quelque raison d'attribuer au constructeur
phénicien1. Puisqu'il n'a pas laissé de monuments dans cette contrée
si voisine de la Syrie, traversons la mer, suivons les Phéniciens jusque
dans l'une de ces îles de l'Occident où les Tyriens ont abordé les
premiers et où leurs fils et héritiers, les Carthaginois, se sont ensuite
si fortement établis et maintenus avec tant de ténacité, jusqu'au jour
où il leur a fallu céder la place aux Romains. Le mont Eryx? à
l'extrémité occidentale de la Sicile, a joué pendant trois siècles un
rôle capital dans la lutte que les Carthaginois ont soutenue d'abord
contre les cités grecques, puis contre les armées latines. Tout près
du port excellent de Drepanum, le mont Éryx, isolé de toutes parts,
se dresse en face des côtes de l'Afrique, au-dessus d'une riche et
belle plaine qu'il domine d'une hauteur de 700 mètres. Sur son
sommet s'élevait le temple d'Astarté; la plate-forme qui le supportait

1. Gesriola dit avoir trouvé à Golgos les restes du mur de la ville antique; mais il ne
donne aucun détail sur l'appareil ni aucune vue de ces fragments. Cypnis, p. 109. .
 
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