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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0347

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LES MURS D'ENCEINTE. 337

En Sicile, dira-t-on, les Phéniciens ont eu souslesyeux les enceintes
grecques; non seulement ils ont pu les imiter, mais il est même
possible qu'ils aient employé à les construire des ouvriers grecs
embauchés à prix d'argent ou choisis parmi les prisonniers de guerre.
Voici qui montre combien cette hypothèse est peu vraisemblable : dans
une région où n'ont jamais abordé les navigateurs grecs, sur la côte
de l'Atlantique, dans cette Mauritanie Tingitane, comme disaient les
Romains, que nous appelons aujourd'hui le Maroc, ils ont bâti d'après
les mêmes méthodes et dans le même appareil qu'en Sicile. C'est ce
que prouvent les curieuses ruines de Lix, la Lixos des géographes
grecs et latins. C'était une colonie punique ; on en a la preuve dans des
médailles où son nom est écrit en caractères phéniciens, et dans un
texte de Scylax; près du comptoir phénicien, séparés de lui par le
fleuve, les indigènes avaient établi un gros bourg qui vivait de ses
relations avec les marchands étrangers1. Ceux-ci s'étaient fortement
retranchés sur une haute colline qui domine l'embouchure du Lixos,
aujourd'hui le Oued-Loakos. La position était admirablement choisie;
les navires phéniciens trouvaient en tout temps un abri dans cet
estuaire; en même temps les détours du fleuve couvraient la place et
l'empêchaient d'être aisément accessible par terre; elle occupait une
sorte de presqu'île dont deux des côtés étaient protégés par les courbes
que ce cours d'eau dessinait clans la plaine (fig. 246).

Lixos se divisait en deux parties distinctes, la ville haute, située
sur le plateau très élevé que forme le massif septentrional de la colline,
et la ville proprement dite, dont on retrouve les vestiges sur les pentes
qui font face au nord-est et au sud. 11 semble qu'il ait existé en outre,
au nord de la colline et sur les bords du fleuve, un faubourg assez
considérable.

La plus grande partie de l'aire de la cité antique offre un épais
fourré de caroubiers, de myrtes, de lentisques et d'oliviers sauvages,
qu'un lacis de ronces et de lianes achève de rendre impénétrable sur
plusieurs points. M. Tissot, à qui nous empruntons les figures et les
détails que nous avons cru devoir donner sur Lixos, a réussi pourtant,
non sans peine, à traverser cet espace dans deux directions différentes

mais il n'en donne pas de dessin {le Antichità délia Sicilia, t. Y, p. 60); il se contente
d'offrir une vue du site où ces débris ne se distinguent pas. Les fortifications de Motya
sont représentées dans Houel, Voyage pittoresque des îles de Sicile, de Malte et de Lipari,
4 vol. f°. Paris, 1782-1785, t. I, p. 17, pl. IX.

1. ... xat TCÔXt; <I>otvî/.tov Aî^oç, xat ixépa 716X11; Aiêvwv £<m Ttépav xoù Tiotâp.ou.

tome iii. 43
 
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