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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0348

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338

LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

et à suivre, en le relevant, tout le tracé des murs1. L'enceinte de la
ville basse est tout entière bâtie en petits matériaux; elle a le même
caractère que maintes autres constructions qui, dans cette région,
représentent la période romaine et sont datées d'une manière certaine
par les inscriptions latines et les fragments de sculpture que Ton y
trouve souvent mêlés. Dans toute cette contrée, les seuls étrangers qui
aient précédé les colons romains et qui aient apporté aux indigènes,
Libyens ou Maures, comme on voudra les appeler, des germes de
civilisation, ce sont les Phéniciens. C'est donc à ceux-ci que l'on attri-
buera tout d'abord, sans
hésitation possible, les
restes d'une autre mu-
raille qui offre un tout
autre aspect, différence
que rendent encore plus
sensible les réparations
qu'elle a subies, par
places, là où des brè-
ches s'y étaient ouvertes.
Ces brèches ont été bou-
chées avec des moel-
lons, tandis que, là où
s'est conservée l'enceinte
primitive, on ne trouve
qu'un grand appareil,
très semblable à celui que nous avons rencontré à Banias, à Éryx et
à Motya.

Ces murs de la ville haute forment un hexagone dont le dévelop-
pement est de près de 1 800 mètres. Ils sont formés de blocs énormes,
posés à sec et soigneusement dressés (fig. 247) ; les pierres d'une même
assise ont une hauteur uniforme, mais diffèrent de longueur ; la plupart
mesurent de 1 mètre à lm,50 ; quelques-unes de celles qui forment les
angles saillants ont jusqu'à 3m,50 de longueur sur 2 mètres de hauteur.

1. Ces ruines avaient été signalées, et leur vrai nom availété indiqué par Barth, Wan-
derungen durch die Rùstenliinder des Mittclmcers, pp. 21-22; mais elles n'ont été décrites
d'une manière circonstanciée, avec plans et dessins, que par M. Ch. Tissot, alors ministre
plénipotentiaire de France au Maroc, dans ses Recherches sur la géographie comparée de la
Mauritanie Tingitane, pp. 203-221 (Mémoires présentés à l'Académie des Inscriptions par
divers savants étrangers, t. IX, p. 139). Le plan que nous reproduisons n'avait pu trouver
place dans le mémoire académique.
 
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