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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0351

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LES MURS D'ENCEINTE. 341

Il y a des endroits où cette puissante muraille a encore de 4 à 5 mètres
d'élévation. Les coins sont fortifiés par des tours carrées.

Le seul édifice dont il subsiste des débris importants, construit en
blocs gigantesques, était peut-être un temple; les grandes dalles brutes
qui forment là le dessus d'une sorte d'allée couverte rappellent la
Panaghia Phaneromeni de Larnaca. Ce qui dispose à cliercher ici un
édifice religieux, c'est que l'on a trouvé tout près de ces restes un
cône fait d'une pierre très dure, qui n'était pas la pierre du pays. 11 est
difficile de ne pas reconnaître dans cet objet un symbole analogue à
celui qui a été signalé à Gaulos, dans l'édifice appelé la Giganiejo
(H- 223).

Ces ruines sont situées entre l'Acropole el un polit port, qui,
creusé de main d'homme, était protégé par un môle long d'environ
60 mètres. On y pénétrait par deux passes. Grâce à ce bassin, les
navires pouvaient stationner tout près des magasins où les négociants
de Lixos serraient leurs denrées. En attendant leur tour, les navires
mouillaient dans le fleuve.

D'après ces données, on peut se faire une idée de ce qu'était un de
ces comptoirs phéniciens établis en terre barbare. La vie et le mouve-
ment se concentraient surtout autour du port ; un peu plus haut se
trouvaient les sanctuaires où les marins, au moment du départ chan-
ceux ou de l'heureuse arrivée, formaient ou acquittaient les vœux qui
leur assuraient la protection de Melqart et d'Astarté. Enfin, quoique
l'on s'arrangeât pour vivre en bons termes avec les indigènes, il
fallait se mettre à l'abri d'un coup de main; là où l'on n'était pas,
comme à Motya ou à Gadès, retranché dans une île et protégé par
la mer, on se préparait le sûr abri de l'une de ces enceintes en gros
blocs derrière lesquelles on pourrait se rire des folles attaques d'une
bande de sauvages et attendre des renforts.

Nul doute que cette citadelle ne fût pourvue de citernes toujours
pleines d'eau fraîche et de silos remplis de grain. Rien ne nous fait
mieux comprendre et plus admirer l'énergie de la race phénicienne
que l'ensemble de ces dispositions prises pour mettre quelques cen-
taines de marchands et de matelots en mesure de vivre si loin de leur
patrie et de l'enrichir par ce sacrifice.

Si les ingénieurs puniques avaient été capables d'entreprendre en
Sicile et jusque sur la côte lointaine de l'Atlantique des travaux de
défense aussi considérables, à plus forte raison n'avaient-ils rien
épargné pour fortifier la capitale même de l'empire. Carthage sentit de
 
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