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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0354

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LA PHENIGIE ET SES DEPENDANCES.

avait ménagé de vastes magasins contenant une grande quantité de
vivres pour ces nombreux éléphants, des fourrages et de l'orge pour
toute cette cavalerie.

Bien des traits, dans cette description, mettent en défiance et sen-
tentleur rhéteur. Appien fait monter les chevaux, ainsi que les hommes,
au premier étage1. A raison de deux étages dans une hauteur de
14 mètres, le niveau du premier serait à 7 mètres d'élévation au-dessus
du sol. Yoilà des chevaux bien haut perchés 2. Comment expliquer aussi
que trois enceintes concentriques et pareilles puissent être égales en
superficie? Si la plus intérieure est capable de contenir un nombre
donné d'éléphants, de chevaux et d'hommes, la seconde et surtout la
troisième, la plus extérieure des enceintes, à épaisseur et à hauteur
égales, en contiendront davantage3. Mais Appien ne s'embarrasse pas
pour si peu. Quel dommage que nous ayons perdu le récit de Polybe,
témoin oculaire du siège, écrivain exact, qui se rend toujours compte
du sens des mots qu'il emploie !

Nous ne pouvons mieux faire, pour l'interprétation du texte d'Ap-
pien , que de renvoyer aux observations présentées par la critique
très pénétrante de Graux ; celui-ci n'a pas de peine à prouver qu'Ap-
pien, compilateur médiocrement intelligent et tout à fait étranger aux
choses de la guerre, s'est fait des fortifications de Carthage une idée
qui ne soutient pas l'examen ; il a mal compris les indications des
auteurs sur lesquels il travaillait et dont il amplifiait le récit. Ce qu'il
faut entendre par le triple mur qui bordait le front des quartiers de la
ville non couverts par la mer, Graux l'explique très bien ; il se sert
à cet effet surtout des règles posées par Philon l'ingénieur, dans
son Manuel de fortification, d'attaque et de défense des places, ouvrage
qui a été rédigé, selon les uns, au troisième, selon les autres au second
siècle de notre ère4. Il rapproche les résultats ainsi obtenus des incluc-

1. Kàirto [ièv èuTàôiU'JOv'èXéçavTE; Tptaxâaioi, '/.ai 0y]<7aupol rcapéxeivro ccùtoï? twv rpoçwv. '17:710-
cxaffta S' ûnèp aÙToù; yjv Texpaxiff^iÀtoi; l'fnroiç.

2. La remarque est de Graux (Note, p. 193). Dans la restauration des murs de Thapsus
que nous reproduisons plus loin, Daux a pourtant accepté cette donnée. Avec des rampes
en pente douce, on pouvait, sans difficulté ni danger, loger les chevaux au premier étage,
là où le bas avait reçu une autre destination.

3. Graux, ibidem. Dureau de la Malle (pi 27) a bien compris, avant Graux, qu'il ne
fallait pas prendre à la lettre le texte d'Appien; il s'est fait une idée juste du rpm/.oûv

4. Cet ouvrage curieux est le seul et unique traité didactique sur la fortification qui
nous ait été conservé de l'antiquité ; le texte n'en a été publié qu'une seule fois, clans les
Veteres mathematici (Paris, Imprimerie royale, 1 vol. in-foL). On le désigne d'ordinaire
sous ce titre : PMlonïs Byzantii liber quintus. Le texte dont Graux donne de nombreuses
 
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