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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0356

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346

LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

qu'on se l'est représenté d'après Appien, n'eût donc été pour la place
qu'une cause de faiblesse.

C'était tout autre chose qu'avait voulu dire l'auteur qu'Appien avait
sous les yeux : Polybe peut-être, qui avait dû décrire les défenses de
Carthage. Comme Philon le marque très clairement, l'usage, dans une
fortification exécutée selon les règles de l'art, c'était de creuser trois
fossés que l'on faisait aussi larges et aussi profouds que l'on pouvait.
En arrière du premier, c'est-à-dire de celui qui est le plus rapproché
du corps de la place, il y avait le mur proprement dit, avec ses cré-
neaux et ses tours ; en arrière du second se trouvait Y avant-mur
(xpoTsi'y^.a), beaucoup plus bas, par-dessus lequel tiraient les machines,
abritées derrière ce boulevard, avec leurs servants et les troupes qui
défendaient ces batteries; enfin; un dernier fossé couvrait les retran-
chements extérieurs des palissades, dont le pied était fortifié par une
épaisse banquette de terre; au commencement des opérations, cet
ouvrage extérieur permettait de tenir, pendant quelque temps, l'ennemi
à distance el de reculer le moment où les remparts seraient sérieuse-
ment attaqués. Daux affirme avoir retrouvé, à Thapsus et à Hadru-
mète, des restes très visibles de celle triple ligne, qu'il restitue d'après
les vestiges existants (fig. 249 el 250). Ainsi donc, il y a accord parfait
entre la théorie que Philon nous a transmise et les données que fournil
l'étude des ruines de toutes ces cités puniques. Appien lui-même, dans
un passage de son récit, admet implicitement cette distinction que
nous avons établie entre le mur et l'avant-mur \

Il faut donc renoncer à la chimère des trois murs qui seraient la
réplique l'un de l'autre. Les dimensions indiquées par Diodore et Ap-
pien ne s'appliquent qu'à un seul des trois murs, le plus intérieur, ce-
lui qui constituait le vrai boulevard de la cité. Si les historiens du siège
avaient parlé d'un mur triple, c'était pour rappeler que du côté de
l'isthme la fortification était complète, que là le mur était précédé de
F avant-mur, de la palissade et de trois fossés, tandis que, du côté du
large, à l'est, il n'y avait qu'un mur unique, une simple chemise de
maçonnerie au sommet de la falaise inabordable ou le long des môles

l. A.PPIKN, VIII, il7. Il parie du npoxiiywx à la fin de ce paragraphe, et, un peu plus
haut, c'est sans doute encore irp6iefyi<Tfia qu'il faut lire dans un passage où les manuscrits
donnent èTC!T£tytff[xa. La correction de Graux, qui rétablit 7ipoT£ix«iu.a, nous paraît certaine ;
ënitetxicjia a un tout autre sens. Dans la phrase qu'amende ainsi Graux, il n'y a que
icpdf«(xtff|ia qui puisse bien s'opposer à to Od'viXà tei'/y), « le mur élevé », que Censorinus
voulait attaquer après avoir comblé le fossé et forcé le rempart assez bas qui le cou-
ronnait.
 
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