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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0358

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318

LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

régularité que nous n'avons encore rencontrée dans aucun autre travail
des ouvriers de cette même race. Nous pouvons en juger par la partie
des murs de Byrsa que Beulé a mise au jour (fig. 47) ; ce mur ne faisait
pas partie, comme il l'a cru, de la grande enceinte ; il appartenait
aux défenses particulières de la citadelle ; mais nous n'avons aucune
raison de croire que la muraille de l'acropole fût bâtie autrement que
celle qui traversait la plaine.

Comme à Éryx, les pierres sont juxtaposées à sec et les lits sont ho-
rizontaux ; niais ici les parements sont mieux dressés ; la plupart des
blocs ont exactement la hauteur de l'assise où ils ont pris place ; il y en
a cependant qui empiètent, et qui, comme dans l'assemblage d'une
charpente, se rattachent par tenons et mortaises aux blocs voisins; ces
saillies et ces retraites, grâce à un agencement très exact, ajoutaient à
la solidité de la construction. Ce que l'on ne rencontre plus ici, ce sont
ces trous bouchés avec de petites pierres, que nous avons remarqués à
Éryx. Les joints sont presque toujours disposés de manière à tomber
sur le plein de l'assise inférieure. Ce n'est pas encore la perfection du
plus bel appareil hellénique ; mais, vu à distance, le mur a déjà pres-
que le même aspect que dans les constructions des architectes grecs.
C'est à se demander si les maçons qui ont bâti l'enceinte de Carthage,
au moins dans la partie qui en a été retrouvée, n'ont pas cherché à co-
pier les modèles que leur offraient les édifices delà Sicile. Les murs
de Carthage ont été souvent réparés, quand quelque grave péril mena-
çait la cité1 ; nous ne pensons pas que le mur découvert par Beulé re-
monte à une époque très ancienne, qu'il appartienne aux défenses
primitives, à celles dont a dû s'entourer l'acropole quand les premiers
colons tyriens l'ont fortifiée; il est probable qu'il ne date que du temps
d'Agathocle ou de Régulus, du quatrième ou du troisième siècle avant
notre ère.

Voici comment Beulé décrit le mur dont il a retrouvé la base sur
le roc, vers le sud de Byrsa, à plus de 18 mètres au-dessous du sol ac-
tuel, après avoir traversé une épaisse couche de cendres qui montre
combien a été violent l'incendie au milieu duquel a péri Carthage.
« Qu'on se figure un mur épais de 10m,10, entièrement construit en
grosses pierres de tuf. Cette épaisseur n'est point massive ; elle contient
des parties pleines et des parties vicies qui se succèdent ainsi qu'il suit
(fig. 251). Si l'on se place en dehors de Byrsa, on a d'abord devant soi

I. TifE-LivEj XXX, ix.
 
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