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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0362

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LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

pentes assez raides de l'acropole, mais dans les murs de la plaine. Si
ce sont les fondations qui seules se sont conservées, on aimera peut-être
mieux assigner une autre destination à ces cellules souterraines, immé-
diatement superposées au tuf rocheux. Ce seraient non pas des chambres
destinées à la garnison, mais bien des citernes communiquant entre
elles par un corridor; celui-ci, passant devant toutes ces pièces, aurait
été un radier commun, où chacun de ces petits réservoirs déversait ses
eaux et où l'on venait les puiser l. Il était aisé d'obtenir que ces citernes
fussent toujours remplies, car les surfaces d'alimentation étaient très
vastes; il suffisait qu'une certaine pente fût ménagée et des tuyaux de
terre cuite posés dans les larges courtines qui régnaient au-dessus des
murailles, ainsi que sur les chemins de ronde contigus aux défenses
chemins dont le sol était uni et fortement damé. On paraît avoir beau-
coup tenu à pouvoir ainsi fournir, en tout temps, de l'eau potable aux
défenseurs de la place, car cette disposition se retrouve à Hadrumète,
à Clique, à Thapsus, à Thysdrus, partout où subsistent des fondations
d'enceintes d'origine punique. La prévoyance, à cet égard, était pous-
sée si loin, que ce n'était pas seulement sous les grands murs des places
fortes que régnaient ces séries de citernes; il n'était pas jusqu'aux
secondes lignes de défense, tracées à 30 et 40 mètres en avant de la
place, qui ne fussent construites sur des citernes pareilles (fig. 249). Les
mercenaires qui formaient les garnisons, logés clans l'épaisseur des
murs, avaient, par ce moyen, l'eau sous leurs pieds; on évitait ainsi
qu'ils eussent à aller puiser aux citernes publiques et à diminuer la
provision d'eau réservée pour la consommation des habitants de
la cité.

D'après l'ensemble des faits que nous avons mis en lumière, on
voit comment on pourrait essayer de restituer le grand mur de Car-
tilage ; on se servirait tout à la fois des textes anciens et des données
fournies par des fouilles, qui malheureusement ne nous sont connues
que par des relations sommaires et très insuffisantes. Au-dessus des
citernes cachées dans les fondations, la muraille de la ville devait
être massive jusqu'à une certaine hauteur, c'est-à-dire jusqu'au-dessus
de la ligne que , le fossé une fois comblé , ne devait pas dépasser
l'attaque du bélier; mais rien n'empêchait d'adosser à cette muraille
des écuries pour les chevaux ou les éléphants. Au-dessus de la partie
pleine, le mur, dans son épaisseur intérieure, se divisait en grandes

i. Daux, Recherches, pp. 190-192. Graux esl, sur ce point, de l'avis de Daux. Note,
p. 190.
 
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