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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0368

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35S

LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

tant que ces sources n'ont pas été captées el contraintes à mouler
dans un tube, elles se perdaient, comme elles le font aujourd'hui,
sans que l'on pût en tirer aucun parti, dans la mer toute voisine;
or nous savons que toute cette campagne était habitée par une
population très dense et qu'elle était couverte de belles cultures 1 ;
nous pouvons en conclure que les Phéniciens avaient déjà trouvé le
moyen d'utiliser ces sources; or il n'y avait pas d'autre moyen d'y
réussir que celui dont nous venons d'expliquer le principe. Les murs
de ces puits ont été, nécessairement, remaniés plus d'une fois ; on a
pu y signaler des parties qui offrent les caractères de la construction
romaine2; mais, dans le canal qui part de ces réservoirs et qui se
dirige, en longeant le pied de la colline, du côté de Tyr, un fin
connaisseur, Gailiardot, signalait un appareil qui n'a rien de grec ni
de romain. « Presque partout oîi le conduit est encore couvert, il
présente des parois nues formées par le roc ou par des pierres énor-
mes, sans aucune trace de ciment '. »

Ce que les Romains ont certainement ajouté, c'est l'aqueduc qui,
porté sur des arches, parlait de la butte que l'on appelle aujourd'hui
Tell-el-Machouk, en face de Tyr, et traversait toutl'isthme d'Alexandre,
de manière à conduire jusque dans la ville les eaux du Ras-el-Aïn;
il fallut sans doute alors exhausser les murs des puits et réparer le
canal. Mais ce qui donna l'idée d'entreprendre ce travail, ce fut le
parti même qu'avaient pris les anciens Tyriens et l'ingénieuse inven-
tion qui leur avait servi à faire monter la colonne d'eau jusqu'à la
hauteur où ils voulaient l'élever. Avant que fût exécuté ce grand
ouvrage, Tyr dépendait encore, pour une notable partie de sa con-
sommation, des aiguades de la côte voisine ; c'était ce qui avait frappé
le voyageur égyptien qui la visita vers la fin du règne de Ramsès II.
« On y apporte l'eau dans des barques, » disait-il non sans quelque
surprise, lui qui habitait un pays où il suffit de se baisser pour boire à
longs traits l'onde abondante et limpide du Nil4. Un canal devait
amener les eaux du Ras-el-Aïn jusque clans des bassins situés en

l'on en remplit des vases préparés à cet effet en nombre suffisant, que la barque trans-
porte ensuite à la ville en traversant le détroit. » Le principe de l'instrument qui servait
à faire monter à la surface l'eau douce qui jaillissait au fond de la mer est le même que
celui des puits de Ras-el-Aîn.

\. Renan, Mission, pp. 577, 579, 582 et 034.

2. Renan, Mission, p. 593.

3. Renan, Mission, p. 594. Cf. p. 582.

4. Papyrus Anastasi, I, pl. XXT, 1. 1-2. Cf. Chabas, le Voyage d'un Égyptien, pp. 165-
171 (Cbàlons, 1866).
 
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