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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0372

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LA PHÉNIGIE ET SES DEPENDANCES.

matériaux; et quand on veut la construire en pierre, il y faut un
calcul de tous les éléments et une précision de taille qui n'étaient pas
dans les habitudes des maçons d'Arad ou de Gébal.

Si pourtant les architectes phéniciens avalent quelque soupçon des
services que peut rendre la voûte, ils ont bien pu, dans leurs colonies
de l'Occident, se trouver entraînés à en faire un plus fréquent usage.
D'une part, on ne change pas de milieu et de matériaux sans être
insensiblement conduit à modifier, dans une certaine mesure, les
procédés mêmes auxquels on est le plus attaché. D'autre part, la voûte
jouait un grand rôle dans l'architecture de ces Etrusques et de ces
Latins avec lesquels les Syriens d'abord, puis les Carthaginois, entre-
tinrent pendant longtemps des relations qui, sans être toujours ami-
cales, n'en furent pas moins fécondes. Rapprochés par les craintes
que leur inspiraient les entreprises hardies des Phocéens, les Étrusques
et les Carthaginois vécurent d'ordinaire en très bonne intelligence, et
si Carthage finit par s'engager contre Rome dans ce long et sanglant
duel que l'histoire connaît sous le nom de guerres puniques, ce ne fut
qu'après plusieurs siècles d'un commerce amical qui dut amener plus
d'un marchand africain sur les rives du Tibre. Partout là, dans les cités
delà côte qu'ils visitaient et où ils séjournaient, les Carthaginois voyaient
s'arrondir les cintres des égouts qui servaient à drainer le sol des
plaines marécageuses ; ils admiraient la majesté des grandes arches qui
s'ouvraient dans les épaisses murailles des places fortes. Peut-être
sont-ce ces portes des villes étrusques et latines qui ont donné l'idée des
poternes cintrées qui se rencontrent sur plusieurs points de l'enceinte
d'Éryx (fig. 232 et 233); mais là il n'y a de la voûte que l'apparence :
les courbes ne sont pas dessinées par des claveaux, elles sont découpées
clans la masse des assises horizontales. Les explorateurs qui ont étudié
les ruines de la Tunisie sont d'ailleurs d'accord pour prêter une origine
romaine à toutes les voûtes à voussoirs que l'on y trouve dans les restes
de maints édifices sur plusieurs points de l'ancienne province d'Afrique.
Cependant, d'après la description beaucoup trop sommaire que dorme
Beulé des chambres ménagées dans le pied du mur de Byrsa (fig. 241),
il semble que ces pièces, semi-circulaires en plan à l'une de leurs
extrémités, devaient être surmontées de voûtes en cul de four1.

On peut donc admettre, jusqu'à preuve du contraire, que les Car-
thaginois ne se sont pas servis ou se sont très peu servis de la voûte

1. Beulé, Fouilles à Carthage, p. 59.
 
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