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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0375

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LES VILLES ET LEURS TRAVAUX HYDRAULIQUES. 365

quelque chose de l'aspect d'une voûte en cul de four. Rien n'est d'ail-
leurs plus irrégulier et plus grossier que ces caveaux ; d'ailleurs, ni
par les dimensions, ni par le soin du travail, ni par les objets renfermés
dans la sépulture, ils ne peuvent rivaliser avec les groupes funéraires
que nous avons rencontrés soit en Syrie, soit à Cypre, soit en Sar-
daigne. Ici rien que de petites pièces et des poteries communes; mais
ce qui fait l'intérêt de cette pauvre nécropole provinciale, c'est qu'elle
est datée tout à la fois par ce que l'on n'y trouve pas et par ce que l'on y
trouve. Pas une de ces inscriptions latines qui abondent dans les moin-
dres cimetières de l'Afrique romaine ; c'est là déjà un indice qui permet
de soupçonner que ces tombes sont antérieures à la création de la pro-
vince proconsulaire. Tout confirme cette première impression. La dispo-
sition de ces sépultures est celle qui
nous a paru caractériser la tombe
phénicienne, en Syrie et à Cypre,
à Malte et en Sardaigne comme en
Afrique ; nous retrouvons ici le puits
donnant accès au caveau, dans le-
quel le cadavre est couché sur le
sol. On alléguera peut-être que ce
mode d'ensevelissement a pu rester en usage chez les Liby-Phéniciens,
comme on les appelait, même après la chute de Carthage. Voici qui
achève de prouver que ces tombes ont été creusées avant cet événe-
ment, ou qu'elles ne peuvent, en tous cas, être de beaucoup postérieures
à l'année 146 ; on y a recueilli un certain nombre de monnaies, et
celles-ci sont toutes des pièces carthaginoises, en bronze, aux types du
cheval et du palmier (fîg. 253)1. On n'a plus frappé de ces pièces après
le milieu du second siècle, et la monnaie de cuivre punique n'a pu
continuer à circuler en Afrique longtemps après celte date. Ce qu'il
y a donc de plus probable, c'est que cette nécropole appartient à la
période de l'indépendance et de la domination carthaginoise.

On devine la conclusion à laquelle nous a conduit l'étude de cette

I. « Plusieurs médailles en cuivre ont été trouvées; elles portent soit une tête de
cheval, soit un cheval lancé au galop; sur la face on trouve les originaux dont le fac-similé
est donné dans l'Univers pittoresque, édition de 1844, traitant de Carthage, par Bureau
de la Malle (pl. VII, fig. 2, et pl. VIII, fig. 1 et 9). » Rapport du capitaine Vincent. La
pièce que nous reproduisons ici, d'après Duruy (Histoire des Romains, t. I, p. 142), n'est
pas une de celles qui ont été tirées des tombeaux de Bàdja; mais elle offre les mêmes
types. Elle est en argent et on la croit frappée en Sicile. Au droit, demi-cheval couronné
par une victoire, grain d'orge et sept lettres puniques, lues par M. de Saulcy Kart-hadast,
Carthage; au revers, palmier et quatre lettres puniques, Maknat, le camp.
 
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