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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0376

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366

LA PHÉNÏGIE ET SES DÉPENDANCES.

nécropole. Avant que les Romains se fassent établis en Afrique et qu'ils
y eussent apporté leurs méthodes de construction, les Phéniciens
d'Afrique employaient le béton par grandes masses ; rien ne nous em-
pêche donc d'admettre qu'ils aient bâti par ce procédé, soit en béton,
soit, avec des matériaux d'un échantillon un peu plus fort, en blocage,
des coupoles destinées à couvrir soit leurs citernes, soit les pièces d'un
édifice tel que le palais-amiral d'U tique.

De quelque date que soient les murs et les voûtes qui s'offrent au-
jourd'hui à l'explorateur dans les spacieuses citernes de Carthage, ce
qui peut remonter très haut dans les usages des cités phéniciennes
d'Afrique, c'est le principe même du plan suivant lequel ont été exé-
cutés ces réservoirs. A Carthage et dans plusieurs autres de ces villes,
les bassins sont séparés en deux séries, que l'on peut, h volonté, sé-
parer ou mettre en communication. Les eaux pluviales entraînaient
inévitablement avec elles beaucoup de terrés et de sables ; en les frac-
tionnant, dans l'intérieur de la citerne, par bassins susceptibles d'être
isolés, on nettoyait alternativement ces bassins, sans que le réservoir
cessât jamais de pourvoir aux besoins qu'il avait mission de satisfaire.
On comprendra le jeu de ce mécanisme en voyant de quelle manière
ce principe avait été appliqué jusque dans les constructions rurales.

La sage prévoyance qui avait su pourvoir de grandes réserves d'eau
douce les centres populeux avait dû, à titre égal, se préoccuper du soin
de rendre possible, dans la saison sèche, l'arrosage de certaines plan-
tations; il avait fallu surtout se mettre en mesure de désaltérer les
grandes troupes de chevaux et de bétail que l'on élevait dans l'intérieur
des terres. En effet, dans les vallées et dans les plaines, on rencontre
souvent, d'un bout à l'autre de la Tunisie, les ruines de vastes citernes
isolées, des réservoirs ruraux. Ceux de ces réservoirs qui sont les plus
voisins des villes sont, en plus petit, la répétition des citernes urbaines ;
mais, dans des cantons plus reculés, on trouve aussi des échantillons
d'un autre modèle, des réservoirs à ciel ouvert; d'ordinaire il y en a
deux, accolés l'un à l'autre. Le mieux conservé de ces édifices est
celui qui se trouve sur la route d'Hadrumète à Aquœ-Regise ; par la vue
cavalière ci-jointe, on aura une idée de l'aspect qu'il présente (fïg. 254).

Ces deux bassins étaient placés dans l'endroit le plus bas de la
plaine ; le diamètre du plus vaste variait de 12 à 20 mètres. Chacun
d'eux était comme une sorte de grand tonneau en bâtisse; le mur qui

1. Daux, Recherches, pp. 67-73;
 
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