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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0387

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LES PORTS.

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§ 3. — LES l'ORTS

L'histoire ne connaît pas de ville phénicienne qui aii été située
dans l'intérieur des terres. Ce peuple n'a pas su vivre ailleurs qu'au
bord de la mer; dans toutes les villes qu'il a bâties, le port a toujours
été la partie vraiment essentielle, l'organe qui ne pouvait être menacé
sans que les fonctions du corps social se ralentissent, qui ne pouvait
être atteint et frappé sans que la mort s'ensuivit.

Cette contrée ne semblait pourtant pas prédestinée par la nature,
comme le paraît la Grèce, à devenir une pépinière de marins et le ber-
ceau où naîtrait l'art de la navigation. La côte de Syrie n'offre pas
une de ces rades bien closes, pas un de ces vastes bassins naturels
qui s'ouvrent et se creusent sur tant de points de l'Asie Mineure et de
la péninsule Hellénique.

Depuis l'embouchure de l'Oronte jusqu'au torrent d'Égypte, rien
de comparable au golfe de Smyrne, à la Corne d'Or ou au Pirée.
Partout un rivage recliligne, qui fuit à perte de vue. Les caps qu'il
projette au-devant des lourdes vagues sont trop courts et trop droits
pour rompre les vents et pour faire à leur pied la tranquillité des eaux.
Il n'est pas de parages plus inhospitaliers; mais tout ce qu'il fallait à
ces premiers navigateurs, c'était une anse où les voiles, déjà moins
battues de la brise, se laissassent carguer par les matelots ; c'était une
grève de sable où allassent s'échouer, à l'abri de la vague, les grandes
barques à fond plat.

Ces criques, ces grèves pouvaient se trouver dans bien des endroits
du littoral, dans tous ceux où la côte ne se dresse pas en une falaise
escarpée ; le sentiment qui paraît donc avoir guidé les Phéniciens
dans le choix des sites où s'élevèrent leurs premières bourgades, ce
fut surtout le désir de les placer sur des points qui fussent tout
ensemble aisés à défendre et faciles à reconnaître du large ; les
îlots, les promontoires sur lesquels se groupaient les maisons de ces
pêcheurs, c'était pour ceux-ci, quand ils voulaient rapporter leur
butin au logis, autant d'amers, comme disent les marins. Chacune de
ces saillies du rivage, chacun de ces rochers qui s'élevaient au-
dessus des eaux avait sa physionomie particulière ; alors même que,
pendant la nuit, on avait été entraîné par les vents et les courants,
l'équipage, le matin, en étudiant le relief et l'aspect de la côte,

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