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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0388

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378 LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

finissait toujours par savoir s'il était en l'ace d'Arad, de Byblos, de
Sidon ou de Tyr.

Avec le temps, les barques de pêche devinrent des navires pontés
dont les larges lianes s'arrondirent pour contenir toutes ces matières
premières que travaillaient les ateliers de la Phénicie, toutes ces den-
rées précieuses qu'exportaient ses négociants. 11 fallut alors des bassins
où les navires, protégés contre la houle du large, pussent rester à Ilot
pendant qu'on les chargeait et les déchargeait. On se ménagea donc
de vrais ports en utilisant tous les accidents de terrain ; on profita des
lignes de récifs qui, dans certains endroits, par exemple vers le nord
de Sidon, brisaient l'élan de la vague aux abords de la ville 1 ; on com-
pléta cette barrière naturelle par de gros blocs que l'on jeta dans la
mer et par des massifs de béton 2 ; on créa des enrochements artificiels
el l'on ménagea dans ce rempart des passes qui pouvaient se fermer
au moyen de chaînes3. Sidon eut ainsi, du côté de Byblos. un port
fermé, comme disaient les anciens 4, et au sud, abritée tant bien que
mal par deux pointes de la côte, une petite rade où, quand la mer était
forte, on avait la ressource d'échouer les navires sur la grève ; c'était
le port égyptien; il est abandonné aujourd'hui, tandis que celui du
nord sert toujours à la petite ville arabe. Tyr eut ses deux ports, tous
deux fermés, le port sidonien, au nord, et le port égyptien, au sud. Ce
dernier a été comblé par les ensablements qu'a produits la création de
l'isthme qui s'est formé autour du môle d'Alexandre; un courant qui
remonte du sud au nord a déposé contre cet obstacle les troubles dont
il est chargé. Un petit plan, que nous avons emprunté à M. Renan,
montre comment cet explorateur se représente la position relative des
deux ports5 (fig. 5). Entre eux deux, le long de la partie de l'île qui
regardait le continent, se trouvaient les Néories ou loges des galères6.
Cales et chantiers de construction formaient sans doute un quartier
séparé, une sorte d'arsenal maritime qui communiquait par des poternes

I. Ces rocs, arasés par l'action des vagues, sont décrits par M. Renan, à propos de
Tyr (Mission, pp. .:i72-o73). Il donne là des tignres qui montrent quel aspect prennent
ces rochers par l'effet du travail de l'eau.

*2. Au sujet de ces enrochements, voir la planche LV1I de Renan et la légende qui
l'accompagne.

3. Appien, Anubase, II, xx, 6, 9; xxi, 8; xxn, 3; xxiv, I.

4. Iî8wv 7i6Xtç -/.ai Xijj.rjv xXeujtÔî. Scylax, Périple, § 101.

3. Voir toute la discussion sur le site des ports de Tyr dans Renan, Mission, pp. 559-
571.

6. C'est ce que l'on peut conclure du récit de Diodore (XVII, xlvi, 1), rapproché de
celui d'Arrien (Anabasis, II, 23).
 
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