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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0389

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LES PORTS.

avec les deux bassins. Là étaient les débarcadères pour le trajet jour-
nalier entre l'île et le continent.

Supposons ces ports phéniciens rétablis dans leur étendue et leur
profondeur primitive; ils ressembleraient plus à nos petits ports de
pèche qu'aux bassins du Havre ou de Marseille. A la réflexion cette dif-
férence s'explique. Comparés aux nôtres, les navires des anciens
étaient de faible dimension ; ils ne tiraient pas beaucoup d'eau et ne
prenaient pas grand'place; d'ailleurs ils ne restaient pas toujours à flot.
Pendant l'hiver on ne naviguait pas; alors les bâtiments étaient remisés
à terre. Les barques des pêcheurs, tout ensablées, dormaient sur les
plages; quant aux bâtiments de guerre ou de commerce, on les avait,
au commencement de la mauvaise saison, fait glisser, à force de bras,
sur des rouleaux et posés clans des loges couvertes, sur des cales
sèches où ils attendaient le moment de reprendre la mer. On ne les
mettait à l'eau, on ne les gréait pas tous le même jour; chacun faisait
voile à son tour. C'était seulement à l'heure des arrivages qu'il pouvait
y avoir à craindre un encombrement; encore, pendant l'été, la mer
était-elle d'ordinaire assez calme pour que les navires pussent rester,
pendant une ou deux semaines, mouillés dans des rades foraines
comme celle de Beyrouth ou comme le port méridional de Sidon.

Hors de Phénicie, les navigateurs phéniciens trouvèrent des con-
ditions plus favorables. Cypre n'avait pas de bons ports naturels; mais
quels excellents mouillages Sidoniens et Tyriens rencontrèrent dans
les îles de la mer Egée et sur les côtes de la Grèce, puis, plus tard, à
Malte, en Sicile, en Sardaigne et en Espagne ! Ils n'avaient partout, là,
que Fembarras du choix. Ne furent-ils pas les premiers à exploiter les
avantages de ces deux admirables bassins, si vastes et si bien abrités,
que l'on appelle aujourd'hui les rades de Cagliari et de Cadix ?

Au contraire, dans la partie de l'Afrique où s'établirent de préfé-
rence les Phéniciens, dans la Tunisie actuelle, pas de refuges naturels,
pas de bassins fermés. On sut y suppléer. En Syrie, on avait ciselé et
modelé le roc pour en tirer le fossé des villes et la base de leurs murs,
les esplanades au centre desquelles s'élevaient les temples, parfois
même enfin les parois des maisons *. En Afrique, c'est la surface et la
profondeur des ports que l'on a pris sur la terre. La pioche et la pelle
en main, on a taillé dans le rivage, au prix d'un long travail de déblai,
des bassins que l'on mettait en communication avec la mer par un

1. Histoire de l'Art. I. III, ch. u, § 1.
 
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