Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0390

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
380

LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

goulet toujours facile à protéger et à fermer. Colle habitude, Virgile la
connaissait.

Tlic poilus alii eii'odiunl

« Là, d'autres creusent les ports, » dit-il des sujets de Didon, clans
un des vers où il nous fait assister h la naissance de la cité nouvelle,
de la future ennemie de Rome.

Ces ports artificiels avaient reçu, dans la langue phénicienne, le
nom de cothons; c'est du moins ainsi que les Grecs et les Latins trans-
crivent ce terme-. Le mot ne s'est pas encore présenté sous sa forme
originale, dans un texte hébreu ou phénicien; mais l'étymologie qu'en
proposent les hébraïsants les plus autorisés confirme la définition
qu'en donnent les lexicographes : « Selon ceux-ci, les enflions sont les
ports qui ne sont pas faits par la, nature, mais par le bras et le travail
de l'homme :{. »

C'est à propos de Cartilage que les historiens emploient et que les
grammairiens expliquent ce mot punique; mais la plupart des villes
phéniciennes de l'Afrique avaient , quelques-unes même avant Cartilage,
pris ce même parti. L'étude du terrain a fait reconnaître des ports de
ce genre à Hadrumète, à Thapsus et à Utique 4.

Le plus célèbre, sinon le plus ancien de tous, c'était d'ailleurs celui
de Carthage ; nous en avons une description sommaire, mais assez
précise, qui doit être empruntée à Polybe : « Les ports de Carthage,
dit Appien, étaient disposés de telle sorte que les navires passaient de
l'un dans l'autre ; du côté de la mer, ils n'avaient qu'une seule entrée,
large cle 70 pieds, qui se fermait avec des chaînes de fer. Le premier
port, destiné aux bâtiments marchands, était garni d'amarres nom-
breuses et variées. Au milieu du second était une île; autour de cette
île comme sur tous les bords du bassin régnaient de grands quais. Les
quais présentaient une série de cales qui pouvaient contenir deux cent
vingt vaisseaux. Au-dessus des cales, on avait construit des magasins
pour les agrès. En avant de chaque cale s'élevaient deux colonnes

1. Virgile, Enéide, I, 427.

2. Serviùs ad JEneidem, I, 427.

3. « Cothona suiït portus non naturales, sed manu et arte facti. » Sebvius, /. /. De
même Festns, s. v. Catunes; il y a là une erreur manifeste des copistes; il faut lire
Cotones. Gesènius, et, avant lui, Bochart, rattachent ce mol à une racine /;/, qui,
dans les langues sémitiques, implique l'idée de couper, tailler. (Gesenius, Scripturœ
lingiixque Phœniciœ monumenta, p. 422; Bochart, Geographia sacra, p. .'il2.)

4. Barth, Wanderungen durch die Kùstenlânder des Mittelmecrs, l. !. p. 150. Baux,
Beeherches sur les emporta pJténicicns, pp. 169-171.
 
Annotationen