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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0396

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386 LA PHENIGIE ET SES DEPENDANCES.

décorent plusieurs de ces blocs (fîg. 269) ; elle esl à bec-de-corbin, et
rappelle ainsi l'un des profils qu'emploie, chez les Grecs, l'ordre
dorique ; les autres moulures, à peu près semblables, sont aussi
d'une exécution indécise et lourde. Le monument ne peut dater que
de l'époque punique ; comme la colonnade du bassin, il avait été
décoré dans le goût grec, mais, semble-t-il, avec assez peu de soin et
de goût. On n'a retrouvé ni fûts de colonne, ni chapiteaux; on peut
donc croire que le pavillon n'avait pas de portiques; il était limité
par des murs pleins, surmontés de corniches ou de bandeaux à mou-
lures. L'édifice avait au moins deux étages, car ces corniches, au point
de vue de la dimension, se partagent en deux classes 1res distinctes;
les unes mesurent jusqu'à 0m,75 de hauteur; les autres ne dépassent
pas 0m,i6 l.

Par la nature des matériaux comme par la simpli-
wÊÊf cité du travail, ces morceaux, entassés dans la partie

||||§k 5 septentrionale de l'île, se distinguent d'autres débris,
'^^M 1m sc trouvent un peu plus loin au sud. Sur ce der-

|||f§P ^ nier point, on a recueilli des tambours de colonnes
ncn ,r . en brèche de Numidie et des fragments de corniches

1*69. — Moulure ~

dune corniche. en marbre, sculptées et refouillées, portant des oves,
pi^v' figUl^les' des denticules, des feuilles d'eau et des feuilles d'a-
canthe. L'ancien palais carthaginois avait été renversé
après la victoire des Romains; ceux-ci, quand ils rebâtirent Carthage,
le remplacèrent par un édifice bâti dans le style pompeux de l'époque
impériale, avec les matières de luxe qui furent alors si fort à la mode.

Dans le port marchand, on a constaté ce mélange de parties courbes
et de parties rectilignes que nous avons cru devoir restituer dans le
port militaire. D'après les mesures prises par Beulé, le canal qui met
en rapport les deux bassins aurait une largeur d'environ 23 mètres,
qui est sensiblement égale à celle qu'Appien indique pour le goulet
par lequel le port marchand communiquait avec la mer. Quant à ce
goulet, il a été remanié à l'époque romaine ; car, en présence du chiffre
que donne l'historien, nous ne saurions reconnaître cette entrée dans
l'étroit passage de 5m,65 qu'a retrouvé et décrit Beulé. C'est dans l'en-
sablement de la rive carthaginoise par les apports du Bagrada que
cet explorateur cherche l'explication du changement ; on aurait rétréci
le chenal et on en aurait modifié la direction pour le mettre mieux

1. 1)EL"li:;, Fouilles à Carthage, pp. 103-104.
 
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