Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0397

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES PORTS. 387

à l'abri du dépôt de ces troubles qui tendaient à en diminuer con-
stamment la profondeur. Nous n'entrerons pas dans l'examen de
cette question, que les fouilles trancheront un jour ou l'autre; elles
devront faire retrouver l'ancien goulet, large de 70 pieds, en travers
duquel était tendue la chaîne dont parle Appien.

D'après les calculs de Beulé, les ports de Carthage auraient eu, à
eux deux, une superficie de 23 hectares et 16 ares Le Vieux Port
à Marseille a 27 hectares et est réputé contenir environ 1100 bâti-
ments de commerce ; admettons que les navires qui remplissaient le
port de Carthage eussent, en moyenne, le même tonnage que ceux
qui, jusqu'à ces derniers temps, fréquentaient le bassin dont Marseille
s'est contentée pendant tant de siècles; nous arriverions à cette conclu-
sion que l'ensemble du Gothon pouvait renfermer à peu près 937 bâti-
ments; mais les navires des anciens étaient de moindre dimension
que les nôtres et beaucoup de ceux qui entraient dans ce port n'é-
taient guère que des barques pontées ; il y aurait donc lieu d'élever
de beaucoup le chiffre que nous obtenons par celte comparaison.
Ce rapprochement n'a d'autre valeur que d'aider l'esprit à se faire une
idée de ce que devaient être les ports proprement dits de Carthage,
ceux où, en temps de guerre, elle abritait, sous la protection de ses
remparts, sa marine marchande et sa marine militaire. Le nom de
Cothon, croyons-nous, s'appliquait à. la fois au port marchand et au port
militaire, à l'ensemble des ports intérieurs; mais ces bassins fermés
ne suffisaient pas à tout le mouvement du commerce maritime de
Carthage ; maints bâtiments allaient mouiller dans le lac de Tunis,
qui avait daus l'antiquité des eaux plus profondes qu'il ne les a au-
jourd'hui ; ils accostaient sur la grève qui longeait le mur du sud, dans
le voisinage du bazar et du quartier populeux qui s'étendaient à l'ouest
des ports; d'autres, dans la belle saison, pouvaient débarquer leur
cargaison sur les grands quais qui bordaient la mer, à l'est du quartier
que domine Byrsa 2. Plus au nord, entre les deux caps que L'on appelle
aujourd'hui Sidi-bou-Saïd et Kamart, il y avait un mouillage passable,
en face d'une plage de sable ; le nom de La Marsa ou « le port » qui est
resté au village voisin de cette anse indique bien que là encore on
pouvait venir charger et décharger des marchandises 3. Enfin, vers le

1. Si Ton adopte la correction proposée par Daux pour lo tracé da port militaire, la
superficie de cet ensemble se trouve sensiblement modifiée.

2. Ces quais ont laissé des traces que tous les explorateurs ont observées.

3. C'est là qu'on va prendre maintenant des bains de mer, prés delà villa connue sous
 
Annotationen