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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0412

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402

LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

qui s'était introduite dans ces conduits. La série supérieure des trous
est aujourd'hui presque au niveau de la surface du môle, indice certain
qu'il était plus élevé. Il y avait probablement là trois séries d'évents
superposées, comme à Hadrumète ; au-dessus, il fallait la place du
dallage et des parapets. Le tout devait dominer la mer de 4 à 5 mètres.

Nous ne croyons pas avoir trop insisté sur ce qui subsiste des
ports de la Phénicie et de ses arsenaux maritimes. C'est sur ces
constructions que s'est porté, en Syrie comme en Afrique, le principal
effort de ce peuple ; le développement qu'il leur a donné fournit la
meilleure explication du rôle qu'il a joué dans le monde ancien. A ce
titre, nous ne saurions signaler avec trop d'insistance aux explorateurs,
comme une des entreprises qui se recommandent le plus à leur curio-
sité, le déblaiement complet des deux ports intérieurs de Carthage.
Différée, elle ne tarderait pas à devenir impossible. Il y a une trentaine
d'années, le site de Carthage était à peu près désert ; presque partout,
on pouvait remuer le sol et en sonder les profondeurs, sauf à indem-
niser le paysan pour quelques vignes arrachées ou quelques oliviers
déchaussés. Depuis l'ouverture du chemin de fer de La Goulette et de
l'embranchement de La Marsa, les maisons de campagne n'ont pas
cessé de se multiplier dans la presqu'île ; elles y changent le relief
du terrain et rendent les fouilles de plus en plus malaisées. Carthage
ne paraît pas appelée à renaître ; on ne saurait y créer un port qui
convienne aux bâtiments de la marine moderne ; c'est Bizerte, l'an-
cienne Ilippo-Diarrytos, qui, avec l'étendue de son admirable lac aux
eaux profondes, héritera tout à la fois de Tunis et de Carthage; mais
l'emplacement de Carthage est bien plus salubre que celui de Tunis ;
il deviendra bientôt comme un faubourg de la capitale et le lieu de
villégiature que préféreront les citadins pendant les chaleurs de l'été.
11 convient donc de se hâter : si la tâche est menée à bonne fin, elle
donnera certainement des résultats importants ; mais chaque saison
qui s'écoule augmente les difficultés du travail.
 
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